[INFO TÊTU] Le ministère de la Santé nous indique que "3.500 demandes supplémentaires" de PMA ont été reçues depuis le vote de la loi. Olivier Véran promet des moyens supplémentaires pour permettre d'accueillir ces nouveaux parcours, ainsi que des délais d'attente réduits.
"La réforme a eu plus d'effets qu'escompté". Alors que l'ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules fait craindre une tension dans les centres qui les pratiquent, le gouvernement promet que la logistique suivra. Huit millions d'euros, dont quatre millions pour 2021, sont ainsi prévus pour les trois prochaines années afin de faciliter les parcours de procréation médicalement assistée, nous a annoncé le ministère de la Santé.
Il s'agit de flécher l'argent vers l'achat de matériel et des embauches de personnel dans les Cecos (Centres d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains), où se déroulent lesdits parcours. Par ailleurs, "le ministre va prendre l'engagement de résorber à six mois le délai d'attente pour obtenir un don de sperme", nous annonce-t-on dans l'entourage d'Olivier Véran.
3.500 demandes en plus depuis l'ouverture de la PMA
"À l'heure actuelle, nous constatons 3.500 demandes supplémentaires de PMA, contre 1.000 anticipées pour la fin 2021", indique à TÊTU une source au ministère de la Santé. Un assaut vers les centres, alors que la réforme ouvrant la PMA a encore connu de nombreux retards dans sa dernière ligne droite, notamment à cause de l'épidémie de Covid-19. Lors des discussions au Parlement, l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, donnait une estimation en vitesse de croisière de 2.000 PMA supplémentaires de couples de femmes et de femmes seules.
L'engouement fait aussi craindre des tensions sur les stocks de paillettes. Selon nos informations, deux millions d'euros ont été prévus pour que l'agence de la biomédecine puisse organiser une large communication multimédia appelant aux dons. Les associations lui reprochent sa tiédeur dans le recrutement de nouveaux donneurs, alors que l'Association de défense des familles homoparentales (ADFH) estime qu'"il nous faut environ 400 donneurs supplémentaires pour résorber les tensions. On peut les trouver facilement en se remontant les manches et en communiquant sur le don".
Les décrets PMA commencent à être examinés
"Actuellement, il faut compter environ un an pour obtenir un don de sperme", remarque auprès de TÊTU Larissa Meyer, présidente de l'association Réseau Fertilité France. Nathalie Rives, la présidente de la Fédération française des Cecos, nous indique qu'elle anticipe un triplement des demandes de paillettes.
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Reste, pour passer de la loi aux premiers parcours de PMA, à en publier les décrets d'application. Un premier décret est examiné ce mardi 14 septembre par le Conseil d'État. Il devrait être publié au journal officiel d'ici "sept à dix jours", estime le ministère. Un arrêté est également prévu "d'ici à la fin septembre" au sujet du don de gamètes et de l'auto-conservation des embryons. Enfin, un décret "de toilettage" est prévu pour décembre afin de préciser les conditions de l'accès aux origines.
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Photo : Olivier Véran dans son bureau au Ministère de la Santé, le 10/05/2021
© Samuel Kirszenbaum