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télévisionDu "Loft" aux "Marseillais", la télé-réalité, fausse bonne alliée des LGBT ?

Par têtu· le 12/11/2021
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Qu’on la regarde au premier, ou au millième degré, la télé-réalité est devenue incontournable. De Loft story aux Marseillais en passant par la Star Ac, elle intègre depuis ses débuts des personnes LGBTQI+ dans ses castings. Pour le meilleur comme pour le pire.

Certaines icônes le deviennent malgré elles. Lorsque Steevy intègre Loft story le 26 avril 2001, les télés- pectateur·rices voient pour la première fois un jeune gay évoluer quotidiennement sous leurs yeux. Un jeune gay qui répond aux stéréotypes de l’homosexuel dans l’imaginaire collectif, sans qu’il soit jamais fait état de son orientation amoureuse dans son portrait. “Moi-même, je ne savais pas vraiment comment me situer. Je n’en avais pas parlé à mes parents. L’époque n’était pas celle d’aujourd’hui, c’était différent”, explique-t-il sur le plateau de Loft story, 20 ans après, sur C8.

L’époque est en effet à l’humour ultra-genré d’Un gars, Une fille, et, même si le duo lesbien t.A.T.u. triomphe, on apprend très vite qu’il ne s’agit que d’un gimmick commercial. Les coming out de certains personnages de fictions, comme dans Buffy contre les vampires ou Dawson, sont considérés comme révolutionnaires. A contrario, la télé-réalité sent l’air du temps ; si pendant la Star ac première du nom, Jean-Pascal pouvait se lancer dans une diatribe homophobe à une heure de grande écoute sans que personne s’en émeuve, l’année suivante Thomas, dans la saison 2 de Loft story, et Anne-Laure Sibon, candidate de la deuxième saison de la Star ac, font successivement leur coming out. Au point que Libération, dans un article titré “Queer Academy” de novembre 2002, évoque avec cynisme “l’ingrédient indispensable de la télé-réalité : le coming out”. “La décision de parler de ce que j’avais à l’intérieur est venue de moi, précise Anne-Laure à TÊTU. La production ne m’a pas forcée. Même si mes proches le savaient déjà, pendant l’émission je me suis longtemps retenue de dire qui j’étais, pour les protéger. Devant les caméras 24 h/24, c’était difficile. Étais-je prête à l’assumer médiatiquement ?” Une question délicate, à une époque où les personnes ouvertement LGBTQI+ à la télé sont rares....