Une lettre ouverte fait le tour des médias américains, écrite par des employé·es des studios Pixar, qui affirment que Disney aurait rejeté des moments LGBT dans leurs films d'animation.
"Chez Pixar, nous avons personnellement été témoins de belles histoires, pleines de personnages divers, revenant des critiques d'entreprise de Disney rasées en miettes de ce qu'elles étaient autrefois". Dans une lettre ouverte relayée par le magazine américain Variety, des employé·es des studios Pixar accusent Disney de censurer les contenus LGBT de leurs dessins animés. L'entreprise de Mickey Mouse a selon eux demandé la suppression de "presque tous les moments où il y avait de l'affection ouvertement gay" dans des films et ce, en dépit des protestations des équipes de Pixar.
À ce jour, les films produits par le studio d'animation contiennent de fait peu de personnages queers. On pense à la policière cyclope dans En avant, qui évoque de façon anecdotique avoir une petite amie. En 2020, Pixar dévoile tout de même son court-métrage Out, centré sur un homme gay qui appréhende de faire son coming out à ses parents. Mais en dépit de ce joli film d'animation, Pixar a peu fait pour la visibilité LGBTQI+. On sait désormais pourquoi.
Disney déjà pointé du doigt en Floride
Ces reproches désormais rendus publics surviennent alors que Disney est déjà sous le feu de critiques outre-Atlantique pour avoir soutenu financièrement des partisans de la loi homophobe "Dont Say Gay" en Floride. Ce texte, adopté le 8 mars par le Sénat de Floride, interdit d'aborder les questions liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre dans les établissements scolaires. Dans un communiqué envoyé la veille à son staff, le PDG de Disney Bob Chapek déclarait que le plus gros impact que l'entreprise puisse avoir sur la situation devrait passer par "la création d'un monde plus inclusif à travers le contenu inspirant que l'on produit".
"Même si créer du contenu LGBTQIA+ était la solution pour réparer les lois discriminatoires dans le monde, on nous empêche activement de le créer", lui répondent dans leur lettre les protestataires de Pixar. Ses signataires réclament que l'entreprise cesse de donner de l'argent aux personnalités politiques ayant soutenu la loi "Don't Say Gay". Mais également de "prendre une parole publique et sans détour" contre les lois et projets de loi de ce genre qui essaiment ces derniers temps dans plusieurs États américains.
Crédit photo : Pixar
