Ce lundi 8 mars, le gouverneur de Floride Ron DeSantis a signé la loi "Don't Say Gay". Si son entrée en vigueur est prévue pour juillet prochain, il y a encore des recours.
Un coup de massue pour les militants. Votée par la majorité Républicaine du Sénat de Floride le 8 mars dernier, la loi rebaptisée "Don"t Say Gay" par ses opposants vient d'être signée par le gouverneur ultra-conservateur de l'État, Ron DeSantis. La loi qui vise à interdire d'aborder les questions d'identité de genre et d'orientation sexuelle dans les écoles de cet État du sud-est des États-Unis entrera donc en vigueur en juillet prochain.
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Après son adoption par les deux chambres législatives de Floride, le sort de cette loi était entre les mains du gouverneur Ron DeSantis qui avait le pouvoir d'opposer un veto à ce texte. Mais sans surprise, l'homme politique a entériné la loi, "de la manière la plus lâche possible", selon Nadine Smith, la directrice exécutive d'Equality Florida, l'une des associations en première ligne contre le texte.
Les jeunes LGBTQI+ particulièrement exposés au suicide
Ni les manifestations étudiantes à travers l'État, ni la mobilisation des associations et des familles n'auront pu infléchir la position de l'ancien poulain de Trump. Alors même qu'un jeune Américain sur cinq s'identifie comme LGBTQI+ et qu'une majorité d'Américains se disent défavorables à cette loi, la signature de "Don't Say Gay" et sa très prochaine entrée en vigueur représente un danger pour les jeunes LGBTQI+. Comme le rappelle l'association Human Rights Campaign les jeunes issus de la communauté sont davantage confrontés au suicide qu'au sein de la population générale.
"Il a fait de nous la risée de tous au niveau national"
"Il a fait de nous la risée de tous au niveau national. Pire, il a rendu les écoles moins sûres pour les enfants”, a déclarée la directrice d'Equality Florida dans un communiqué, après avoir rappelé qu'elle poursuivrait son combat au tribunal. Un temps critiquée pour avoir financé les partisans de la loi, la Walt Disney Company a s'est fendue d'un communiqué déclarant que son "objectif en tant qu'entreprise est que cette loi soit abrogée par le législateur ou annulée par les tribunaux". La signature de cette loi a indigné jusqu'à la Maison Blanche où l'actuel Président des Etats-Unis, Joe Biden a déclaré que son "administration continuera à se battre pour la dignité de chaque élève en Floride et dans tout le pays".
Pour l'heure, les associations militantes espèrent obtenir l'inconstitutionnalité ou l'illégalité de cette loi devant les tribunaux. Pour rappel, on dénombrait à la mi-mars pas moins 238 projets de loi LGBTphobes déposés aux États-Unis depuis le 1er janvier, battant ainsi le record de 191 pour l'entière année 2021.
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