Pas moins de 238 projets de loi LGBTphobes ont été déposés aux États-Unis rien que depuis le 1er janvier 2022, ciblant principalement les personnes trans.
Le décompte fait froid dans le dos. En analysant les données recensées par les associations de défense des droits humains, la chaîne américaine NBC News a déterminé que 238 projets de loi LGBTphobes ont été déposés aux États-Unis depuis le 1er janvier 2022, soit plus de trois par jour. C'est encore plus que le record de 191 établi en 2021, année que l'association Human Rights Campaign avait qualifiée de "pire année de l'histoire récente" pour les droits LGBTQI+ outre-Atlantique. Avec 65% des projets de loi les concernant, les personnes trans sont la principale cible de ces offensives anti-LGBT.
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Il aura donc fallu moins de trois mois à l'année 2022 pour que la communauté LGBTQI+ essuie la pire offensive jamais enregistrée à son encontre aux États-Unis. En tout, depuis quatre ans, les conservateurs ont déposé près de 670 projets de loi homophobes et transphobes à travers le pays, une dynamique exponentielle. En effet, ce nombre a quasiment été multiplié par six, passant de 41 textes pour l'année 2018 à 238 en un trimestre cette année.
Les personnes trans comme cible principale
Pour recenser les "50 législatures des États du pays ayant toutes déposé au moins un projet", NBC s'est appuyée sur l'analyse des données de l'American Civil Liberties Union (ACLU) et de Freedom for All Americans, groupe de défense LGBTQ. La liste, précise le média américain, "comprend des mesures qui restreindraient les questions LGBTQ dans les programmes scolaires, autoriseraient les exemptions religieuses à discriminer les personnes LGBTQ et limiteraient la capacité des personnes trans à faire du sport, à utiliser des salles de bain qui correspondent à leur identité de genre et à recevoir des soins de santé affirmant leur genre".
Comme en Europe, ou en France dans le discours de l'extrême droite, c'est principalement au nom de la protection des mineurs, mais aussi de la liberté religieuse, que les législateurs du parti Républicain s'acharnent à attaquer le droit des LGBTQI+. À l'image du gouverneur du Texas, Greg Abbot, qui a récemment entrepris une offensive à l'encontre des ados trans, ou encore du gouverneur de Floride, Ron Desantis, et sa fameuse loi Don't Say Gay qui interdit d'aborder à l'école les questions d'orientation sexuelle ou d'identité de genre. Par ailleurs l'Iowa devenait début mars le 11e État du pays à promulguer une loi anti-trans dans le sport.
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Cette explosion de projets loi anti-LGBT intervient alors qu'un jeune Américain sur cinq se déclare LGBTQI+ et qu'une récente étude, menée par le Public Religion Research Institute, montre que 79% des Américains soutiennent les lois qui protègent les personnes LGBTQI+ de la discrimination dans l'emploi et le logement. À l'heure actuelle, selon le recensement de Freedom for All Americans, seulement 21 États américains ainsi que le district de Columbia disposent d'une législation protégeant complètement les personnes LGBTQI+ des discriminations, quand 27 d'entre eux sont au contraire totalement dépourvus d'une quelconque protection.
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