Kiddy Smile revient dans un clip qu'il a lui-même réalisé, "Spread It", sorti le 6 avril. Une œuvre visuellement bluffante, dans laquelle il dénonce les violences policières, le racisme et l'homophobie.
Dans un vieil entrepôt désaffecté, des insultes viennent briser le silence. "Espèce de fils de chien", assènent deux silhouettes sombres au chanteur, vogueur et DJ Kiddy Smile, attaché et étendu à même le sol. Sa tenue détonne : tout en strass et paillettes colorées, recouvert uniquement de fines lanières. Les pires scénarios s'offrent à nous : guet-apens ? Séquestration par une bande de voyous homophobes ? Alors que les manières des agresseurs ressemblent davantage à celles d'un gang, les lettres "police" apparaissent distinctement dans la lumière alors qu'ils escortent leur captif à travers une nuée de policiers lourdement équipés. Voici l'entrée en matière, éminemment politique, du nouveau clip de Kiddy Smile, "Spread It", paru ce 6 avril, et réalisé par l'artiste himself.
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"Regardez cette tarlouze", scandent-ils à la foule qui se montre de plus en plus menaçante. C'est une véritable haie d'honneur qui enserre l'artiste. Des regards menaçants, des cris qui déforment les visages emplis de haine. Certains sont cagoulés, d'autres à découvert, portant fièrement l'uniforme. Kiddy Smile les observe de toute sa hauteur, le torse bombé, le regard fixe, froid et résolument fier. Une ronde se forme autour de lui, les armes pointées sur son visage. Il se débat, les repousse de ses mains. Pourtant, le jeune homme ne répond pas aux provocations. Alors que la horde l'envoie au sol, lui se contente d'encaisser. Une voix s'élève : "On va te montrer ce que c'est, un homme". Une pluie de coups s'abat, accompagnée de crachats. Finalement, c'est le bûcher qui l'attend.
Une existence éminemment politique
Une mise en scène choc cohérente avec les engagements de l'artiste "fils d'immigré, noir et pédé", qui avait joué sur le perron de l'Élysée lors de la fête de la musique de 2018. Après la sortie de son album One Trick Pony en 2018, il affirmait auprès du magazine têtu· : "J’ai conscience que mon existence est politique. Comme on est dans une société raciste et homophobe, lorsque je parle de ma vie, qui englobe ma couleur de peau et ma sexualité, il y aura forcément cet aspect politique." Des mots qui, presque quatre ans plus tard, semblent toujours guider le musicien, dont un nouvel album paraîtra bientôt.
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Crédit photo : Romain Guittet
