EuropeLa laborieuse reconnaissance des couples homosexuels en Lituanie

Par Gabriel Moullec le 18/05/2022
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Après l'échec l'an dernier d'un texte de loi reconnaissant les "partenariats homosexuels", la Lituanie examine un projet édulcoré d'"union civile".

Rame, rame, rameurs, ramez… Dans le nord-est de l'Union européenne, en Lituanie, la reconnaissances des couples homosexuels avance à pas difficiles. Après le rejet il y a un an par l'Assemblée nationale d'un texte de loi officialisant les "partenariats homosexuels", un nouveau projet d'"union civile" pour les couples de même sexe y a été enregistré ce lundi 16 mai. Pour les parlementaires à l'initiative de cette version édulcorée du projet initial, cités par Pink News, il s'agit "d'obtenir un soutien plus large pour la reconnaissance de relations indépendamment du genre".

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"Nous discutons depuis longtemps de la capacité de notre société à accepter des personnes ayant des choix différents, et il est très important de prendre en considération chaque personne en Lituanie et de refléter la réalité", a déclaré Radvile Morkunaite-Mikuleniene, chef du groupe politique de L'Union de la patrie (chrétiens-démocrates) lors d'une conférence de presse ce lundi, faisant valoir que ce "projet de loi est né de discussions et de l'écoute du public".

"Une telle solution valait mieux qu'aucune solution"

Largement modifié, donc, le nouveau projet de loi définit l'union civile comme "un accord volontaire entre deux personnes, enregistré selon la procédure prévue par la loi, par lequel elles cherchent à établir, développer et protéger leur relation". Ce partenariat civil ouvrirait notamment aux couples de même sexe le droit à l'héritage. Toutefois, le partage du même nom de famille et le droit à l'adoption ou à l'exercice de l'autorité parentale ont été mis de côté.

Farouchement houspillé par une opposition qui agite son schéma de la famille traditionnelle, le texte pourrait néanmoins être enfin adopté. Dans une version que le président de la commission parlementaire des droits de l'homme, à l'origine du premier projet de loi, déplore : "J'ai toujours voulu plus de droits pour les couples, pas plus de compromis". Affirmant qu'il ne signerait pas la nouvelle version écartant trop de revendications, il votera toutefois "pour", afin d'avancer : "Une telle solution valait mieux qu'aucune solution".

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