mondeÉtats-Unis : record de candidatures LGBT aux élections de mi-mandat

Par têtu· avec AFP le 03/11/2022
Tina Kotek, candidate lesbienne, brigue le poste de gouverneure de l'Oregon

Pour la première fois dans l'histoire du pays, des candidat·es LGBTQ se présentent pour les élections de mi-mandat dans chacun des 50 États américains.

C'est un record qui, en temps de vague LGBTphobe aux États-Unis, réchauffe un peu les cœurs. Pour la première fois dans l'histoire du pays, des personnes lesbiennes, gays, bi ou trans sont candidates aux élections de mi-mandat dans chacun des 50 États qui le composent. Environ 90% de ces candidatures émanent sans surprise du camp démocrate, tandis que les conservateurs mènent au contraire depuis quelque temps une offensive anti-LGBT dans de nombreux États.

À lire aussi : De Poutine à l'extrême droite française : le vrai lobby LGBTphobe

En tout, quelque 678 personnes LGBTQ sont candidates à ces élections qui se dérouleront le mardi 8 novembre. Un scrutin qui doit renouveler l'ensemble des sièges de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat, ainsi qu'une série de postes de gouverneurs et d'élus locaux. Selon une analyse menée par le LGBTQ Victory Fund, qui aide à financer ces campagnes, ce nombre représente une augmentation de près de 20% par rapport à la dernière élection.

Bientôt des lesbiennes gouverneures ?

Parmi les candidatures notables : les démocrates Tina Kotek (en photo d'illustration) et Maura Healey pourraient devenir les premières gouverneures lesbiennes de leurs États respectifs, l'Oregon et le Massachusetts. Dans le Vermont, frontalier du Canada, Becca Balint a également de grandes chances de devenir la première lesbienne de l'État élue à la Chambre des représentants.

À lire aussi : Karine Jean-Pierre, première porte-parole lesbienne de la Maison-Blanche

Des perspectives qui font bu bien alors que depuis quelque temps, les propositions de loi visant à restreindre les droits des personnes transgenres ou à limiter l'enseignement des questions liées à l'homosexualité à l'école essaiment à travers le pays. Pour Annise Parker, ancienne maire de la ville de Houston (Texas) et à la tête du LGBTQ Victory Fund, ce record est une réaction des électeurs américains "aux attaques sans relâche visant la communauté LGBT cette année".

Vague anti-LGBT aux États-Unis

Selon l'association Human Rights Campaign (HRC), plus grande organisation américaine de défense de la communauté LGBTQ, plus de 340 de ces lois ont en effet été présentées dans des assemblées locales à travers les États-Unis. En mars, le gouverneur républicain Ron DeSantis, une des figures de proue aujourd'hui des conservateurs américains, et pressenti pour être candidat à la prochaine élection présidentielle, a ainsi signé une loi interdisant d'enseigner des sujets liés à l'orientation sexuelle ou l'identité de genre à l'école primaire, surnommée "Don't say gay" ("Ne parlez pas des gays").

Nombre d'ONG craignent que des projets de lois similaires soient débattus au Congrès américain si les républicains venaient à s'emparer de la Chambre des représentants lors de ces élections de mi-mandat. Mais cette offensive conservatrice pourrait aussi être neutralisée grâce au nombre grandissant d'électeurs LGBTQI+ : selon le HRC, elles constituent en effet l'un des blocs électoraux à la croissance la plus rapide, ce qui devrait "fondamentalement remodeler le paysage électoral américain". Aujourd'hui, un électeur américain sur 10 est une personne LGBTQI+, mais ce chiffre devrait passer à un sur sept d'ici à 2030.

À lire aussi : Derrière Trump, concours Lépine de lois LGBTphobes chez les conservateurs américains

Crédit photo : Saul Loeb/AFP