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Nos lieuxParis : le mythique Tango rouvre enfin ses portes après trois ans de fermeture !

Par Nicolas Scheffer le 07/03/2023
Hervé Latapie, maîtresse de soirée historique du Tango à Paris

Fermé depuis le premier confinement de mars 2020, Le Tango, boîte patrimoniale de la nuit gay à Paris, n'avait pas encore pu rouvrir. La mairie a entretemps racheté l'immeuble et "La Boîte à frissons" LGBTQI+ peut enfin lever le rideau, dès ce week-end !

Le grand soir est arrivé. Depuis sa fermeture il y a trois ans pour cause de confinement anti-covid, la grille de la "Boîte à frissons" de la rue au Maire, dans le Marais à Paris, restait désespérément baissée. Elle va enfin remonter ce week-end, puisqu'après un dernier contrôle de la Préfecture de Paris, le Tango a reçu l'autorisation de rouvrir ses portes au grand public. Le traditionnel madison va donc pouvoir reprendre dès ce vendredi 10 mars, ainsi que samedi 11 mars, à partir de 22h30.

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"On reprend le rythme", lance Hervé Latapie, tout sourire ce mardi matin. Le tenancier historique du Tango a accepté de nous ouvrir les portes de l'établissement, histoire de faire un petit état des lieux avant relance. Et bonne nouvelle : si un bar tout neuf a été installé, et que le sol y menant a été rénové, les lieux paraissent inchangés, et n'ont d'ailleurs pas pris une ride. Le parquet de la piste de danse est toujours là, la scène est à sa place, la boule à facettes attend de tourner à nouveau, et les banquettes n'ont pas bougé, pas plus que le fumoir près des toilettes. Bref, les habitués vont retrouver leurs marques, dans l'ambiance rouge qui va si bien au lieu.

Le Tango sauvé par la mairie

Initialement fermé pour cause de crise sanitaire, donc, le dancing patrimonial avait ensuite été menacé de fermeture définitive quand l'immeuble a été vendu par ses propriétaires, avant d'être sauvé par la mairie de Paris. La mairie de Paris s'est en effet portée acquéreur de l'immeuble afin de conserver la discothèque, les étages supérieurs devant être transformés en huit logements sociaux.

"Sans notre action, l'immeuble se serait certainement transformé en location touristique saisonnière", souligne auprès de têtu· le maire socialiste de Paris centre, Ariel Weil, se félicitant d'une opération qui "nous permet de protéger la vie de quartier tout en créant du logement social, et au premier étage des associations pourront installer leurs locaux. Au passage, nous rénovons énergétiquement l'immeuble." Si la boîte de nuit rouvrira bien à partir de ce week-end, des travaux d'aménagement des appartements et parties communes devraient en effet à nouveau l'obliger à fermer ses portes fin 2024 ou début 2025, pour une durée qu'on espère la plus courte possible.

Un lieu plus queer que jamais

Déjà, Hervé Latapie, initiateur du collectif associatif à l'origine de la reprise de l'établissement, a en tête une programmation plus que jamais militante : thés dansants organisés par des associations le dimanche, mardis dédiés aux seniors LGBTQI+, soirées d'expression libre... Des soirées sans alcool sont également prévues, avec les Narcotiques anonymes, pour que les personnes dépendantes puissent sortir à l'abri de la tentation.

"J'aimerais que l'on retrouve un espace physique où l'on puisse se rencontrer mais aussi s'exprimer, échanger, que les générations puissent dialoguer entre elles et puis... qu'on s'amuse !", détaille Hervé, fraîchement retraité et qui s'occupe en ce moment à la fois de lancer tout un tas de projets tout en passant la main. On vous en dira bien sûr plus par la suite, mais en attendant, allons guincher !

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Crédit photo : têtu·