Le Festival du film de fesses nous en met plein la vue avec une sélection de films queers longue comme le bras à découvrir du 29 juin au 2 juillet dans plusieurs cinémas de Paris.
L'extase est de rigueur alors que le FFF est sur le point de revenir. Rien à voir avec la fédération française de football, il s'agit bien du seul et unique Festival du film de fesses, qui réunit des productions cinématographiques autour de la sexualité et de l'érotisme. L'événement se tient dans plusieurs cinémas parisiens entre ce jeudi 29 juin et le dimanche 2 juillet. Avec une programmation aussi queer qu'un concert de Lady Gaga. Des films cultes mais aussi des avant-premières, des clips et des courts-métrages d'animation, le tout avec des invités comme notre queen Paloma ainsi que des critiques, acteur·ices et réalisateur·ices.
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Bravo les lesbiennes, on commence très fort le jeudi avec Jennifer's body de Karyn Kusama à 21h au cinéma L'Archipel (10e). Jennifer, jouée par Megan Fox, est la fille la plus sexy du lycée de Devil's Kettle, dans le Michigan (Midwest des États-Unis). Bad bitch à temps plein, capitaine des cheerleaders – pom-pom girls –, tout le monde est à ses pieds et sa meilleure amie, Anita, alias Needy, la met sur un piédestal. Lorsque Jennifer est possédée par un succube, démon à la sensualité mortelle, le film vacille entre horreur et parodie, madeleine de Proust des films des années 2010 avec juste ce qu'il faut d'excès. Et la scène tension torride entre Jennifer et Needy était loin d'être de trop.
Lycéens en chaleur, porno lesbien, vampires et jardinage
Soif de nouveauté ? Vendredi 30 juin, à 20h, des petits chanceux auront droit à l'avant-première de How to have sex, de Molly Manning Walfer, qui a remporté le prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes. Rendez-vous au Majestic Bastille (11e) pour découvrir Tara, Skye et Em, des lycéennes fraîchement diplômées qui profitent de leurs premières vacances ensemble. Un voyage de tous les excès où les expériences se succèdent. La projection sera suivie d'un échange avec le public. Le lendemain, à 16h, c'est au cinéma Le Grand Action (5e) que se poursuivent les festivités avec Kamikaze hearts, de Juliet Bashore. Encore une avant-première, mais qui cette fois s'éloigne des problèmes de lycéens pour s'intéresser au couple formé par une actrice porno, Sharon Mitchell, et sa petite amie, Tigr. Une relation amoureuse bouleversée par les difficultés propres à l'industrie du sexe.
Il n'y en a toutefois pas que pour les lesbiennes, même si elles sont bien servies. Toujours au Grand Action, à 18h, sera diffusé Un prince de Pierre Creton. Au cours de sa formation pour devenir jardinier, Pierre-Joseph, 16 ans, ne se limitera pas à la découverte du monde floral... À travers ses diverses rencontres, il en apprendra bien plus sur le monde qui l'entoure et sur sa propre sexualité. La projection sera suivie d'une rencontre avec l'acteur et chef opérateur Antoine Pirotte, qui interprète le jeune homme. Jamais deux sans trois, la journée se terminera avec, à 20h, le film Irma Vep d'Olivier Assayas, à ne pas confondre avec la mini-série éponyme sortie l'année dernière. On y retrouve Maggie Cheung, icône du cinéma, qui vient à Paris pour interpréter le personnage d'Irma Vep dans le remake des Vampires de Louis Feuillades. Et la réponse est oui, ça gouine aussi dans le film d'Assayas.
Courts-métrages, condensés de queerness
Enfin, après la myriade de courts-métrages présentés dimanche 2 juillet, la cérémonie de clôture mettra en lumière deux oeuvres queers. On démarre au Reflet Médicis avec l'incontournable Go fish à 20h30, pilier de la culture LGBTQI+, qui relate les chassés-croisés amoureux entre cinq femmes. Le film de Rose Troche a été choisi par Iris Brey, la réalisatrice de la série Split, qu'elle présentera en avant-première dans la foulée. Il s'agit des deux premiers épisodes de la série centrée autour d'Anna, une cascadeuse de 30 ans qui tombe amoureuse de la star qu'elle double. Gros programme, sachant que même parmi les courts-métrages en lice, la queerness est pour ainsi dire partout. On retient déjà La Cerise sur le gâteau, Marathon, Boléro – le film a remporté la Queer Palm 2023 et son réalisateur Nans Laborde Jourdàa fait l'objet d'un portrait dans le têtu· de l'été disponible en kiosques –, Furrie, Swan dans le centre, Andy et Charlie, 27 ou encore Pussy. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y en aura pour tous les goûts et tous les formats.
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