Révélation de Starmania version Thomas Jolly, qui reprend ce mois de novembre à Paris, le chanteur non-binaire Alex Montembault compose en solo une élégante pop de chambre.
Et soudain, après une trentaine de minutes de show tissé d'une ribambelle de tubes, arrive un moment de grâce, d'une infinie douceur. Marie-Jeanne, la serveuse automate de l’Underground Café, être cabossé en recherche d’amour, revient sur scène, prend sa petite guitare et entonne Ziggy (Un garçon pas comme les autres). Aucun bruit dans la salle. Venu assister à la représentation de Starmania mis en scène par Thomas Jolly, le public de la Seine Musicale (Paris) découvre la révélation de cette nouvelle version de l’opéra-rock : Alex Montembault, 24 ans, voix claire et présence tout en retenue, parfaite pour son rôle.
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"Au début, ça m’a fait très bizarre de jouer un moment aussi intime devant 4.000, 5.000 ou 6.000 personnes. Maintenant, je suis habitué !", nous raconte le jeune chanteur lorsque nous le rencontrons enfin. La production a longtemps freiné notre demande d’interview, craignant sans doute que les artistes du casting lui fassent une Maurane : lors de la première reprise en 1988, celle qui interprétait également Marie-Jeanne avait quitté précipitamment le show du fait de la pression médiatique et de ses envies de carrière solo. Alex Montembault semble à mille lieues du pétage de plomb, encore surpris de tout ce qui lui arrive. "Il s’est passé plus de choses en quatre mois qu’en trois ans où j'étais dans ma chambre à faire des chansons…" Il faut dire que pour l’adepte de la "bedroom pop", se lancer dans une aventure aussi gigantesque n’était pas forcément dans les plans. "Encore aujourd’hui, j’ai du mal à me dire que mon métier c’est de chanter !"...