"Parents Vigilants", groupement de parents d'élèves affiliés à Éric Zemmour, s'en prend aux cours d'éducation sexuelle et à un prétendu "lobby LGBT". Des profs tirent la sonnette d'alarme sur cette nouvelle émanation du lobby réac qui ambitionne ouvertement d'infiltrer l'école.
Le loup veut entrer dans la bergerie. Une intersyndicale d'enseignants fait part, ce mercredi 15 novembre, de sa "vive inquiétude" face aux "pratiques dangereuses" de l'association "Parents Vigilants", constituée à la rentrée 2022. Composée de fans d'Éric Zemmour, celle-ci entend infiltrer l'école pour y faire pression sur les profs. L'intersyndicale (FSU, Unsa Education, Sud Solidaires, Sgen-CFDT et CGT Educ'action) a donc décidé d'adresser une lettre au ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, pour l'alerter.
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Dans la liste de ses récriminations, l'association "Parents Vigilants" s'inquiète de "l'effondrement du niveau scolaire en France" ainsi que de la "propagande LGBT" ou de la "détestation de la France" qui ont cours selon elle à l'école. "Ce sont les cours ou activités prévues par les enseignants qui sont visées : sorties scolaires, contenus des cours, ateliers et conférences organisées dans les établissements", signalent les syndicats dans leur lettre. Et de relever : "Les thématiques visées sont toujours les mêmes : la lutte contre les LGBTQIphobies, les droits des personnes migrantes, l'éducation à la vie sexuelle et affective". Les enseignants pointent "une vision réactionnaire et antirépublicaine de l'école" et expriment leur "plus vive inquiétude" : "Parents Vigilants a opté pour des pratiques dangereuses pour nos collègues…"
Les méthodes de "Parents Vigilants"
Concernant les méthodes de la nouvelle émanation du lobby réac, la lettre décrit un "mode opératoire bien identifié", éprouvé depuis la Manif pour tous : "Une personnalité d'extrême droite dénonce sur les réseaux sociaux tel cours ou telle activité, s'ensuit une campagne de harcèlement en ligne, allant parfois jusqu'à la publication du nom et de l'adresse d'enseignants visés, et parfois d'un rassemblement devant l'école ou l'établissement".
"Parents Vigilants", insistent les syndicats de l'éducation, "n'a pas caché son intention d'infiltrer les conseils d'école et les conseils d'administration des collèges et lycées, ce qui leur permettra de toucher plus de parents pour diffuser leurs idées nauséabondes et dangereuses, mais aussi de tenter de contrôler les projets pédagogiques". Le mouvement a déjà porte ouverte au Sénat où a été organisé le 4 novembre, à l’initiative du sénateur Stéphane Ravier (passé du Rassemblement national à Reconquête), un colloque "Parent Vigilants" où sont notamment intervenus Éric Zemmour et Marion Maréchal.
Dans sa lettre, l'intersyndicale demande par conséquent à Gabriel Attal "des paroles et des actes sans ambiguïtés face aux menaces que fait peser le collectif Parents Vigilants sur [leurs] collègues et sur l'école", rappelant que le ministre a "à plusieurs reprises exprimé [sa] volonté de défendre et protéger les personnels de l'Éducation nationale". Ainsi que les enfants, en particulier LGBTQI+.
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