En Angleterre, les deux adolescents jugés coupables du meurtre de Brianna Ghey, une jeune fille trans de 16 ans, ont été condamnés ce 2 février à la prison à vie.
La peine est implacable. Au Royaume-Uni, les deux adolescents qui avaient été jugés coupables, en décembre 2023, du meurtre de Brianna Ghey, ont été condamnés ce vendredi 2 février à la prison à perpétuité par le tribunal de Manchester (Angleterre). La juge a qualifié le meurtre de "brutal, et planifié, sadique par nature", assortissant leur peine de 22 ans et 20 ans de rétention de sûreté, une sévérité rare pour des mineurs.
Le 11 février 2023, Brianna Ghey, adolescente transgenre de 16 ans, avait été attirée dans un parc de la région de Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, où elle a été poignardée une trentaine de fois, à la tête, au cou, à la poitrine et au dos, avec un couteau de chasse. Avant la journée tragique, ses deux bourreaux se sont envoyé des dizaines de SMS pour préparer le meurtre. La jeune femme a transmis à son complice une photo d'une note à la main sur laquelle était écrit : "Samedi 11 février 2023. Victime : Brianna Ghey", puis elle a détaillé chaque étape pour la tuer.
Le désir de tuer
Le garçon a écrit des messages transphobes à l'encontre de Brianna mais c'est "le désir de tuer", a souligné la juge, qui a motivé le passage à l'acte de l'adolescente. Le duo disposait ainsi d'une "liste de meurtres" avec le nom d'autres victimes potentielles. Auprès d'un psychiatre, la jeune femme, âgée de 15 ans à l'époque, a avoué avoir "arraché le couteau des mains" de son camarade avant le meurtre et asséné la majorité des coups, "satisfaite et excitée par ce qu'elle faisait".
"Il s'agit de l'un des cas les plus perturbants que j'ai eu à traiter. La planification, la violence et l'âge des tueurs dépassent l'entendement", a déploré la procureure. Les deux accusés souffrent notamment de troubles autistiques, et le jeune homme a "progressivement cessé de parler" après son arrestation ; lors du procès, il s'est exprimé en tapant sur un clavier. Sa complice a été décrite par l'enquête comme "une enfant normale, issue d'une famille normale". Elle était malgré tout fascinée par les tueurs en série, les vidéos de torture et était "obsédée par Brianna".
Protéger la jeunesse trans
Esther Ghey, la mère de la victime, n'a pas eu la force de lire elle-même au tribunal la déclaration qu'elle avait préparée. Elle y fait savoir que Brianna considérait la femme qui l'a tuée comme son amie et ajoute : "Je ne crois pas qu'une personne aussi perturbée et obsédée par le meurtre et la torture puisse un jour être réhabilitée."
La mort de Brianna Ghey a suscité une forte émotion au Royaume-Uni, où des milliers de personnes lui ont rendu hommage dans plusieurs villes à l'occasion de veillées à la bougie, demandant "justice pour Brianna" et appelant à "protéger la jeunesse trans". Le cabinet du Premier ministre, Rishi Sunak, a dit partager "l'horreur du pays face à ce meurtre ignoble et lâche".
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