En réaction au meurtre, le 29 juillet à New York, d'O'Shae Sibley, un danseur noir qui exécutait des pas de voguing sur une musique de Beyoncé dans une station-service, la scène ballroom américaine exprime par la danse, sur les réseaux sociaux, sa colère et sa soif de justice.
Scènes poignantes dans les stations-service américaines. La nuit du 29 juillet, venu faire le plein dans l'une d'entre elles à Brooklyn (New York), O'Shae Sibley, jeune homme noir de 28 ans, y exécutait des pas de voguing sur une musique de Beyoncé quand il a été pris à partie par un groupe d'hommes, puis poignardé après avoir reçu selon les témoins des insultes homophobes. Derrière Beyoncé qui a rendu hommage à son fan sur la page d'accueil de son site internet ("Rest in power O'Shae Sibley"), le meurtre du danseur professionnel a déclenché l'indignation de la communauté LGBTQI+, en particulier afro-américaine, qui réclame "Justice pour O'Shae".
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Et pour relayer ce cri, des danseurs issus de la culture ballroom appellent à lui dédier quelques pas sur les réseaux sociaux, TikTok et Instagram en tête. Catwalk, duckwalk, arms control, deep and drop, les danseurs donnent tout en mémoire d'O'Shae Sibley, dans des chorégraphies qui étreignent le cœur. Le mot d'ordre : voguer pour résister.
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Justice pour O'Shae Sibley
Selon les témoignages relayés par la presse américaine, dont le New York Times, O'Shae Sibley dansait sur le dernier album de Beyoncé, Renaissance, lorsqu'un groupe d'hommes a proféré à son encontre des insultes homophobes. "Il n'y a rien de mal à être gay", auraient répondu de concert O'Shae Sibley et son ami présent, Otis. "Ils répondaient 'nous sommes musulmans, ne faites pas ça devant nous'", affirme un témoin de la scène au New York Daily News cité par LGBTQ Nation. L'un des hommes poignarde ensuite le jeune homme en pleine poitrine avant de s'enfuir. Un porte-parole de la police new-yorkaise a indiqué à CNN que l'enquête explorait bien la piste d'un crime haineux, en l'occurrence homophobe.
Les crimes de haine connaissent une nette augmentation aux États-Unis, comme le montre le dernier rapport de l'ONG LGBTQI+ américaine Glaad. Celui-ci comptabilise pas moins de 101 actes d'intimidation LGBTphobes rien que sur les trois premières semaines de juin, soit deux fois plus que les chiffres enregistrés l'année dernière sur la même période. Le rapport met également en lumière 356 incidents anti-LGBTQ+ motivés par la haine entre juin 2022 et avril 2023. Il constate en outre une tendance concernant les cibles des attaques, avec 138 incidents liés aux shows drag. Les artistes queers sont en effet devenus la cible privilégiée des attaques réactionnaires aux États-Unis, tendance qui arrive désormais en France…
Pour réclamer "Justice pour O'Shae Sibley", un rassemblement est prévu ce vendredi 4 août, à 18 heures, devant la station-service de Brooklyn où se sont déroulés les faits.
Crédit photo d'illustration : beyonce.com
