LGBTphobieEn Martinique, une expo LGBT détruite et couverte de tags homophobes

Par têtu· avec AFP le 09/10/2024
"Lanmou Nou" exposait les œuvres d'artistes de la communauté LGBT antillaise.

À Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique, une exposition de photos organisée par l'association LGBT+ Kap Caraïbe a été la cible d'un acte de vandalisme homophobe.

"Un acte de vandalisme intolérable." Dans un communiqué daté de ce lundi 7 octobre, Didier Laguerre, le maire de Fort-de-France, chef-lieu de la Martinique, dénonce le vandalisme survenu quatre jours plus tôt d'une exposition de photos LGBT installée devant un centre culturel de la ville.

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Première de ce type organisée sur la voie publique dans l'île, l'exposition intitulée "Lanmou Nou" proposait neuf clichés réalisés par des artistes de la communauté LGBTQI+ en Martinique, en Guadeloupe et dans la diaspora antillaise en métropole. "Ce projet artistique visait à célébrer l'amour et la diversité au sein de la communauté queer", écrit le site de la radio antillaise RCI. L'installation, résultat d'un concours organisé via les réseaux sociaux, avait été inaugurée le 23 septembre sur les grilles du centre culturel Camille-Darsières par l'association LGBT+ Kap Caraïbe, en partenariat avec l'artiste Adeline Rapon, dont les photographies avaient été exposées l'an dernier lors de l'exposition "Lien·s" dans l'espace artistique du centre commercial Le Rond point, à Fort-de-France.

Messages homophobes et xénophobes

Les œuvres ont été dégradées le 3 octobre, en marge d'une manifestation qui se déroulait devant la cour d'appel se trouvant en face du centre culturel. Sur les images des messages qui ont remplacé les œuvres, on peut lire des propos "homophobes et xénophobes", pointe le maire de Fort-de-France, tels que "LGBT pédocriminel assassins" (sic) ou encore "Non à la colonisation rentrer chez vous" (sic).

Exprimant sa "profonde indignation", Kap Caraïbe souligne que cet acte de vandalisme révèle "un climat de haine et d'intolérance" au sein de la société martiniquaise, constituant "un rappel douloureux des défis auxquels la communauté fait encore face aujourd'hui". "Je suis déçue mais surtout attristée pour les artistes", a réagi mardi auprès de l'Agence France-Presse (AFP) la photographe Adeline Rapon. Et d'ajouter : "Mais ça me motive pour continuer à travailler sur ce sujet en Martinique."

Deux plaintes ont été déposées, par le directeur de Kap Caraïbe et par l'avocate du centre culturel, et l'enquête est en cours.

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Crédit photo : @adelinerapon via Instagram

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