spectaclePanayotis Pascot adapté au théâtre sous les traits de Vassili Schneider

Par Aurélien Martinez le 19/11/2024
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Au théâtre du Petit Saint-Martin, à Paris, Paul Pascot adapte avec grâce le livre à succès de son frère Panayotis, La Prochaine fois que tu mordras la poussière. Avec, dans le rôle principal, un autre "frère de" : Vassili Schneider, rayonnant.

Un fils, aux urgences, attend des nouvelles de son père qui "va bientôt mourir". Les mots sont de l'humoriste et acteur Panayotis Pascot, tirés de son livre La Prochaine fois que tu mordras la poussière, gros succès de librairie (plus de 220.000 ventes) depuis sa parution l'année dernière. Sur le plateau, c'est le comédien Vassili Schneider qui l'incarne dans une pièce qui dissèque la relation complexe, faite de non-dits, entre un père et son fils à travers les yeux de ce dernier.

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Du texte de son frère, le metteur en scène Paul Pascot a sélectionné les pages centrées sur ce duo universel qui donne l'impression de ne pas savoir s'aimer. L'écriture de Panayotis Pascot, claire et directe, tantôt poétique et tantôt crue, installe d'emblée une proximité avec son double et permet d'entrer au cœur de ce rapport noueux au père (la mère et la fratrie apparaissent en filigrane) ; de cette famille qui, anecdote moins légère qu'il n'y paraît, avait de nombreuses photos d'inconnus dans sa cage d'escalier, mais aucune d'elle-même.

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Présence fantomatique du père

Face au public, Vassili Schneider, frère de Niels et Aliocha Schneider vu récemment au cinéma dans Le Comte de Monte-Cristo, se fait à la fois solaire, espiègle, drôle ; mais aussi grave, émouvant, perdu, agaçant... Un pot-pourri d'émotions, de sentiments, au plus près des tourments de son personnage de jeune adulte plongé dans le grand bain des responsabilités, dont celle de veiller sur son paternel.

Avec sa gueule d'angelot monté sur ressorts de diablotin, le comédien, dont c'est le premier grand projet théâtral, habite le plateau, bondissant sur un morceau de Queen, éparpillant le décor ici ou là, jouant avec le public quand il le faut... Tous les regards sont concentrés sur lui ; le père, interprété par Yann Pradal, n'étant plus qu'une présence fantomatique habilement intégrée au dispositif.

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Paul Pascot a construit son spectacle autour d'une mise en scène efficace pleine de mouvements et de petites trouvailles – une valise illuminée, une ombre pudique, un cadeau final émouvant... Fidèle au roman de son frère, à ses questionnements, à son dévoilement (quelques morceaux concernant la dépression ou la découverte de l'homosexualité ont été conservés), il livre un spectacle sincère qui ne prétend pas être plus que ce qu'il est. Soit le témoignage d'un garçon d'aujourd'hui qui a déjà beaucoup trop mordu la poussière et qui, dans cet hôpital, essaie d'arrêter le temps.

>> La Prochaine fois que tu mordras la poussière, au théâtre du Petit Saint-Martin (Paris 10e) le dimanche à 18h et le lundi à 20h jusqu'au 29 décembre 2024 ; puis reprise du 7 janvier au 8 mars 2025.

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Crédit photos : Théâtre du Petit Saint-Martin

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