Enfin un film d'apprentissage qui offre une représentation queer de la bisexualité féminine. Mon futur moi (traduction française de My Old Ass plus distinguée que "Mon vieux cul"), avec Aubrey Plaza et Maisy Stella, est disponible en streaming sur Amazon Prime Video.
Elliott a 18 ans, et son kif, c'est d'arpenter le lac avec son bateau à moteur grâce auquel elle a pécho toutes les meufs queers de la région. Incarnée par la chanteuse canadienne Maisy Stella, la tombeuse s'apprête à partir pour l'université de Toronto après les vacances d'été quand, à la suite d'un trip sous champignons hallucinogènes, apparaît sa version future âgée de presque 40 ans, sous les traits d'Aubrey Plaza (Parks and Recreation, Agatha All Along…). Cette dernière lui donne alors quelques conseils et avertissements pour traverser cette période charnière. Tendre et décalé, Mon futur moi (le titre en VF de My Old Ass), disponible en streaming sur Prime Video, est un film d'apprentissage qui parle aussi bien de liens familiaux que de découverte de soi et de questionnement de ses désirs.
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Jeune et insouciante, Elliott aime l'aventure et ne s'interdit aucun plaisir. Avec son groupe de potes queers, elle fait la fête dans les bois, drague les jolies barmaids et n'a qu'une hâte, quitter sa campagne pour vivre de nouvelles aventures dans la grande ville. C'est aussi une jeune femme déconstruite et grande gueule, qui ne se gêne pas pour éduquer les membres de sa famille aux valeurs féministes. Bref, bien qu'elle n'ait pas encore mis un pied à la fac, elle semble déjà avoir tout compris à la vie : elle sait qui elle est, et s'assume complètement en tant que gouine.
Épiphanie bi
Toute résolue et badass qu'elle soit, comme le sait tout·e quadragénaire, la jeune femme a néanmoins encore bien des choses à apprendre sur elle-même… C'est ainsi qu'Elliott développe une attirance pour les mecs et se découvre donc bisexuelle. La meuf qui se croyait hétéro jusqu'à ce qu'elle ait un coup de foudre pour une fille, on a l'habitude, mais de l'inverse beaucoup moins. Pas de panique, comme le lui rappelle sa meilleure pote : "C'est pas parce qu'un mec te plaît que t'es moins queer."
D'ailleurs, pas de relooking ni de changement d'attitude pour plaire au regard masculin : dans Mon futur moi, Elliott continue de draguer comme une gouine, avec son bagou et son énergie de top, et ça fait du bien. Ce faisant, le film ne tombe pas dans les clichés de l'hétéro curieuse, de la bi qui ne sort qu'avec des mecs ou de la lesbienne qui s'ignore. Ici, la bisexualité n'est pas un prétexte ni un ticket de sortie du monde hétéro, mais une navigation dans le spectre queer. On est bien en 2024.
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Crédit photo : Amazon MGM Studios
