sexosafePour bien choisir votre préservatif, oubliez ces idées reçues

Par Laure Dasinieres le 14/01/2025
Comment choisir son préservatif.

De nombreux préjugés font encore obstacle au port du préservatif, alors que la capote reste un des moyens les plus efficaces pour se protéger des infections sexuellement transmissibles (IST). Allez, on défriche tout ça, en partenariat avec Sexosafe.

Nous sommes les générations capote : à cause de l'épidémie de VIH/sida, ce petit bout de latex a accompagné la vie sexuelle de la plupart d'entre nous. Malgré cette omniprésence, le préservatif reste souvent l'objet de nombreuses méprises et malentendus. Alors que 53% des Français, selon une enquête Harris Interactive réalisée en 2024, déclarent ne pas se protéger systématiquement contre le VIH lors d'un rapport avec un nouveau partenaire – un chiffre en hausse par rapport à 2020 et plus fréquemment rapporté chez les hommes gays que la moyenne –, une mise au point s'impose.

À lire aussi : Protection contre le VIH : PrEP ou capote, comment choisir ?

  • "Sous PrEP, le préservatif ne sert à rien"

La PrEP (prophylaxie pré-exposition) est un traitement extrêmement efficace pour éviter une infection au VIH… mais uniquement au VIH. En effet, elle ne protège pas des autres infections sexuellement transmissibles (IST) : gonorrhée, chlamydia, hépatites A (VHA), B (VHB) et C (VHC), syphilis… Autrement dit, PrEP et capote peuvent être complémentaires.

  • "Je fais confiance à mon partenaire"

La confiance, c'est super, mais ça ne protège pas contre les IST, d'autant que vous ou votre partenaire pouvez être porteur d'une IST sans le savoir car celles-ci ne provoquent pas toujours des symptômes immédiatement. L'arrêt du port de la capote doit donc idéalement se faire après un dépistage négatif et dans le cadre d'une relation exclusive.

  • "Le préservatif est inutile pour les fellations"

C'est vrai que la grosse majorité des gens ne se protège pas pour sucer. Pourtant, le risque de contracter une IST en pratiquant le sexe oral sans protection n'est pas nul. Il est même considéré comme élevé pour les infections à chlamydia, la gonorrhée, la syphilis infectieuse, le papillomavirus humain (HPV) et l'herpès. Eh oui, vous pensiez que les préservatifs parfumés servaient à quoi, sinon à masquer le goût du latex ?

  • "C'est trop cher"

Aujourd'hui, le prix moyen d'un préservatif est de 0,56 €. Mais le coût ne doit pas être un frein à la protection : il est possible de se procurer des capotes gratuitement dans les centres de santé sexuelle, dans les Cegidd ou encore dans les associations de lutte contre le VIH. De plus, les moins de 26 ans ont accès à des préservatifs gratuits sans ordonnance en pharmacie. Pour les plus âgés, il est aussi possible de bénéficier d'un remboursement par l'Assurance maladie lorsqu'ils sont prescrits par un médecin ou une sage-femme.

  • "Les différentes tailles, c'est juste un argument marketing"

C'est sûr que beaucoup de garçons se sentent flattés de voir leur boîte de capotes arborer un fier "XL", mais comme disaient nos grands-mères, "mieux vaut une petite qui frétille qu’une grosse qui roupille !" Eh oui, il existe autant de pénis différents que de poissons dans la mer : des longs, des petits, des larges, des fins… Or il vaut mieux choisir un préservatif à sa taille. Trop court, le réservoir risque de ne pas être assez grand et de craquer. Trop long, le préservatif peut s'enrouler autour de la base du pénis et pendre à l'autre extrémité. Trop serré, il fait débander, diminue les sensations et peut même faire mal. Trop lâche, il ne maintient pas assez et risque de se faire la malle à l'intérieur.

En somme, une capote mal ajustée est une capote qui gêne et expose à des accidents. La solution ? Mesurer votre sexe en érection pour choisir la bonne taille ! Quitte à faire quelques essais pour trouver le bon, c'est-à-dire celui qui est ajusté sans comprimer et qui couvre tout le pénis en érection jusqu'au pubis. Il existe trois tailles standards mais d'autres existent dans les magasins spécialisés.

  • "Je suis allergique au latex ou végan, je ne peux pas utiliser de préservatif"

Pour les personnes allergiques au latex, il existe des alternatives hypoallergéniques conçues en polyuréthane ou en nitrile, deux matériaux reconnus pour leur souplesse et leur résistance. Les préservatifs internes, qui se placent à l'intérieur de l'anus, sont le plus souvent fabriqués dans ces matériaux. Et si les préservatifs conventionnels contiennent parfois de la caséine, un sous-produit laitier, des alternatives véganes existent même chez des marques vendues dans la grande distribution. Pas d'excuse !

  • "Il n'y a pas de sens pour l'enfiler"

Et si ! Pour vérifier que la capote est dans le bon sens, mettez vos pouces à l'intérieur au nouveau du réservoir et essayez de la dérouler. Elle résiste ? C'est qu'elle est dans le mauvais sens. Si vous avez malgré tout réussi à l'enfiler sur votre pénis et que vous vous rendez compte qu'elle est à l'envers, retirez-la et prenez en une autre. En effet, dès lors que le préservatif a touché votre pénis, il a été en contact avec des fluides potentiellement porteurs d'IST, il ne faut donc pas le retourner. Bien mettre un préservatif s'apprend, n'hésitez pas à vous entraîner.

  • "La date de péremption est juste une indication"

C'est une indication mais elle est cruciale, car un préservatif périmé devient fragile et donc moins efficace. Il ne faut en conséquence pas l'utiliser. Lorsque vous vérifiez la date de péremption, vérifiez aussi que le préservatif est porteur du label "CE" ou "NF". Cela signifie qu'il respecte les normes françaises et européennes, ce qui lui assure sa qualité et sa résistance. Enfin, n'utilisez pas un préservatif qui a été laissé à la chaleur ou dans un endroit où il a pu être plié ou écrasé, comme une poche : il risque d'avoir été endommagé et d'avoir perdu de sa résistance, et pourrait donc craquer pendant le rapport.

  • "Pas besoin de mettre du lub' avec un préservatif lubrifié"

Le lubrifiant présent sur le préservatif sert uniquement à mieux le dérouler et à mieux l'enfiler. Ensuite… C'est à vous de jouer et d'utiliser un lubrifiant supplémentaire lors de la pénétration. Celui-ci permet non seulement de faciliter les choses mais aussi de prévenir une rupture de la capote. Veillez à choisir un lubrifiant compatible avec le port du préservatif, c'est-à-dire à base d'eau et/ou de silicone. Fuyez en revanche ceux qui contiennent des corps gras : ceux-ci endommagent le latex, le rendant poreux et augmentant le risque de rupture. Pour les mêmes raisons, zappez aussi la vaseline ou les huiles végétales.

  • "Le préservatif me fait débander"

En lui-même, s'il est à la bonne taille, le préservatif n'a pas de raison de faire perdre l'érection. C'est plutôt la pause dans le feu de l'action et le fait de l'enfiler devant votre partenaire qui peut intimider. D'où l'intérêt de s'entraîner seul pour bien maîtriser le geste. Pour éviter l'effet soufflé qui retombe, on peut aussi faire de ce moment un jeu érotique en demandant à son partenaire de le placer, ou encore utiliser un préservatif interne. À retenir aussi : si vous débandez pendant le rapport, il vaut mieux vous retirer car la capote risque de glisser et de se retrouver bloquée dans votre partenaire. Une fois à nouveau en pleine possession de vos moyens, changez-en et repartez au front !

  • "Le préservatif diminue les sensations"

Ce serait mentir que d'affirmer que les sensations sont les mêmes avec ou sans préservatif. Disons qu'avec, elles sont (un peu) différentes, la sécurité en plus. Pour ne pas perdre en sensations et en plaisir, il faut choisir un préservatif à sa taille et éventuellement tester des modèles dits "extra-fins" ou "ultra-fins". Si vous êtes joueur, tentez ceux qui ont une texture perlée ou nervurée. Vous l'avez compris, en matière de capote, tout ne marche pas toujours du premier coup : faites des essais.

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Crédit photo : Felicia Montenegro via Unsplash

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