écransDerrière Jonathan Bailey dans "Jurassic World", le sacre sexy des intellos

Par Tessa Lanney le 04/07/2025
Jurassic World : Renaissance

[Article à retrouver dans le magazine têtu· de l'été, ou sur abonnement] Ça suffit les speedos et les débardeurs ! Nous, on veut des pulls moches, des chemises boutonnées jusqu'en haut, des lunettes… Bref, donnez-nous des intellos sexy comme Jonathan Bailey en slutty nerd dans le nouveau Jurassic World: Renaissance, sorti au cinéma ce 4 juillet.

Texte : Maurine Charrier, Tessa Lanney & Florian Ques

Oh oui, résous-moi la conjecture de Poincaré, apprends-moi la politique monétaire au Moyen Âge central, essaie de m'expliquer ce qu'est une boîte quantique… Ça y est, je mouille ! Il y a un fantasme archétypal de la commu que les Village People ont oublié de représenter : l'intello. Les personnages de monsieur et madame je-sais-tout, depuis le binoclard au col boutonné à l'expert en blouse de laboratoire en passant par le geek rebelle au très gros QI, nous excitent pourtant follement.

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Rien qu'à voir Jonathan Bailey en paléontologue dans la bande-annonce du nouveau Jurassic World : Renaissance, sorti en France ce vendredi 4 juillet, on sait déjà que l'été sera chaud. Avec ses lunettes rondes (oui, les lunettes jouent beaucoup, ne jugez pas : chacun ses kinks) et sa coupe de cheveux proprette, l'acteur aux airs de premier de la classe ne perd rien de son sex-appeal, bien au contraire. On a envie de le dévergonder pendant qu'il nous parle de sa collection de fossiles.

Attention, on ne veut pas d'un geek enfermé h24 dans sa chambre ! Mais il faut noter que l'intello est rarement champion des interactions sociales. Il brille avant tout par son intelligence et sa sagacité, et donne envie de lancer sans ironie : "Moi, je suis un peu sapiosexuel." C'est que ces personnages, en apparence peu sûrs d'eux et timides, nous désarçonnent par leur aplomb dès lors qu'on met les pieds sur le territoire qu'ils maîtrisent. On a alors envie de gratter le vernis irréprochable pour voir ce qu'il y a dessous. On rêve de se retrouver seul avec eux à la bibliothèque, dans un laboratoire, un amphi de fac…

  • Henry Loomis, Jurassic World : Renaissance (2025)

C'est honteux ! La franchise Jurassic Park cherche à rallier les gays en glissant Jonathan Bailey dans la peau d'un paléontologue binoclard à la tenue un brin trop serrée ! C'est du queerbaiting ! Et c'est très bien nous connaître. Il a suffi d'un coup d'œil à l'acteur dans ce nouveau rôle pour nous convaincre de découvrir le blockbuster de l'été. On pourra y admirer le savoir sans limites de son personnage sur les dinosaures tout en lorgnant l'air de rien sur ses solides biceps moulés dans une chemise à carreaux.

  • Abby Sciuto, NCIS (2004)

Ses cheveux noir corbeau, sa frange, ses couettes, son iconique rouge à lèvres rouge sang, son collier clouté… La gothique et sulfureuse Abby Sciuto, de la série policière NCIS, n'est pas vampire, elle est médecin légiste. Son aura tant mystérieuse que boute-en-train et son côté rebelle, qui tranche avec son environnement de policiers et de juges, a su enflammer nos cœurs : du feu sur la glace. D'autant qu'elle semble fascinée par le corps humain – c'est un plus. On vous l'accorde, ses histoires de boulot sont plutôt morbides, mais on a envie qu'elle nous lise un poème sur la vacuité de l'existence avant de nous mordre passionnément. Dommage que les scénaristes aient été peu inspirés : Abby n'est pas – officiellement – queer.

  • Alex Dunphy, Modern Family (2010)

Dans l'excellente série Modern Family, Haley est la quintessence de la meuf populaire qui a tous les garçons à ses pieds. Alex, c'est l'enfant du milieu, la petite sœur intello avec un côté miss je-sais-tout fort agaçant. Toutefois, ce vilain petit canard et graine de petit génie grandit et s'affirme au fil des saisons. Si, Alex n'a que 13 ans dans la première, elle entre à l'université dans la septième et se débarrasse alors de ses habitudes godiches. Désormais, elle sait ce qu'elle vaut et rayonne de confiance en elle malgré sa timidité. Elle assume complètement qui elle est, et ça c'est sexy. Son statut de cerveau de la famille lui donne même un petit air hautain qui n'est pas pour nous déplaire.

  • Willow Rosenberg, Buffy contre les vampires (1998)

Au début de Buffy contre les vampires, Willow était une gentille rate de bibliothèque, le faire-valoir introverti de la tueuse de vampires. Mais seize épisodes plus tard, la jeune fille bien sous tous rapports s'est muée en sorcière lesbienne surpuissante, et elle n'a pas laissé son cerveau au placard. Plus son pouvoir grandit, plus elle devient tête brûlée, et on adore la voir se dévergonder. On lui pardonne totalement lorsqu'elle cède à la magie noire : son look est alors plus sexy que jamais. Oui, en passant, Willow a failli mettre le monde à feu et à sang. Mais qui peut rester longtemps fâché avec notre sorcière originelle ?

  • Clark Kent, Smallville (2003)

Est-ce un oiseau ? Est-ce un avion ? Non, c'est un weird. Mais un super weird. Dans Smallville, on découvre Superman avant qu'il soit Superman. Le jeune Clark Kent est confronté aux tourments de l'adolescence couplés à une force surhumaine. L'irréprochable Tom Welling, en brave fils de fermier humble et travailleur, est tellement lisse et moralisateur qu'il aurait eu sa place dans la sitcom chrétienne 7 à la maison. Mais c'est précisément cet air de-ne-pas-y-toucher qui nous envoûte chez ce bon Samaritain avec un sourire de labrador et un physique diabolique. S'il devient gratte-papier pour le journal local, lunettes visées sur le nez et prompt à se laisser marcher dessus, nous, nous savons ce dont il est capable et on trépigne d'impatience en attendant le moment où il déboutonnera sa chemise en coton pour dévoiler son costume en lycra.

  • Chidi Anagonye, The Good Place (2017)

Chanceuse est l'héroïne de The Good Place puisqu'elle finit par bécoter l'un des intellos de série les plus hot de cette dernière décennie : Chidi Anagonye. Cet introverti professeur d'éthique et de philosophie morale est un puits de savoir qui ne cesse de remettre en question le monde qui l'entoure. Certes, son indécision peut parfois mener à la crise de nerfs… Mais on lui pardonne vite en voyant les abdos ciselés qui se cachent sous ses chemises pas suffisamment serrés à notre goût. Oh oui, Chidi, parle-nous de la caverne de Platon… avant de venir visiter la nôtre ?

  • Samy, Parlement (2020)

Dans Parlement, la série franco-­germano-belge dont la saison 4 vient de sortir sur france.­tv, Xavier Lacaille incarne Samy, jeune assistant parlementaire largué dans les couloirs labyrinthiques des institutions européennes. Son regard bleu perdu mais concentré derrière ses petites lunettes, ses chemises un peu trop amples, son enthousiasme nerveux face à des enjeux qu'il ne comprend pas toujours : tout cela construit une sensualité discrète, cérébrale et profondément attachante. Combinant maladresse charmante, autodérision et une intelligence vive qui émerge sous la pression, le Frenchy séduit sans le vouloir, par sa sincérité et sa vulnérabilité. C'est le nerd d'aujourd'hui : pas le cliché asocial mais le mec fin, un peu paumé, qui réfléchit trop et froisse ses costards à force de nuits blanches à se prendre la tête sur le fonctionnement de Bruxelles.

  • Cosima Niehaus, Orphan Black (2013)

Dans "science-fiction", il y a "science". Jolie bouille, un peu punkette, avec ses dreadlocks et ses lunettes, Cosima, la doctorante en neuroscience d'Orphan Black, nous fait envisager les cours de physique-chimie autrement. La jolie blouse blanche réservée qui fume de la weed pour mieux se concentrer est loin d'avoir conscience de son sex-­appeal… et ça l'augmente encore. D'ailleurs, elle finit par serrer Delphine, une autre rate de laboratoire, pour une idylle entre éprouvettes et microscopes. Mais c'était compter sans le retour de son "ex folle" Shay, qui compte bien mettre son H2O dans le C4H10… Eh oui, même si son QI est de 147, elle n'a pas trouvé l'antidote aux dramas lesbiens !

  • Peter Parker, Spiderman (2016)

Un regard de chiot qui doute, des pulls trop grands et la grâce d'un faon sur du carrelage mouillé. Certes, Andrew Garfield et Tom Holland campent des Spiderman maladroits, mais ô combien magnétisants. Nerds jusqu'au bout des baskets, ces Peter Parker-là ont ce truc irrésistible. Andrew Garfield nous fait fondre quand il s'excuse d'exister en même temps qu'il sauve une gamine d'un immeuble en feu. Holland, lui, a cette voix qui déraille à la moindre émotion, ce corps trop petit pour son costume, et ce sourire mi-désolé, mi-émerveillé quand il se fait coller par Zendaya. Ils bredouillent, ils trébuchent, mais ils nous attrapent dans leur toile.

  • Nomi et Amanita, Sense8 (2015)

Une hackeuse surdouée, militante et sensible d'une force sans pare-feu, et une rebelle cultivée, sexy, dévouée et loyale : voilà un couple comme on les aime. Ensemble, Nomi et Amanita renforcent leur puissance comme un booster de routeur Wifi. On se souviendra d'ailleurs de la première fois qu'on a rencontré les deux nerds anticonformistes, au bout de vingt minutes du premier épisode, en pleine baise torride, se partageant un double gode arc-en-ciel. À ce degré d'intimité, c'est quasiment un plan à trois auquel on était conviées (les scènes de sexe de la série sont d'ailleurs toutes assez épiques).

  • Vera Dinkley, Scooby-Doo (depuis 1969)

Dans le Scooby-Gang, Samy a Scooby-Doo, Daphné a Fred, et Vera est la cinquième roue du carrosse. Pourtant, c'est elle le cerveau du groupe, c'est elle qui résout les mystères. Son attitude blasée et ses connaissances pointues en sciences et en robotique, associées à son esprit d'aventure, suffisent à nous convaincre. On ne peut s'empêcher de la fantasmer en couple avec Daphné, la bimbo au grand cœur qui sait la décoincer et la faire sortir de sa zone de confort. On est même tenté de dire que Vera ferait une bien meilleure petite amie que Fred, ce fils de bonne famille autocentré avec lequel Daphné forme le plus hétéro des couples. En 2022, les scénaristes du film Scooby-Doo et La Mission d'Halloween ont en partie entendu nos prières, puisque l'héroïne y fait son coming out lesbien.

  • Spencer Reid, Esprits criminels (2006)

On adore les hommes équipés d'un bon gro cerveau. C'est le cas de Spencer Reid, membre primordial d'Esprits criminels. Un bac décroché à 12 ans, six diplômes sous le bras, une mémoire photographique implacable, capable de lire 20.000 mots à la minute… Pas de doute, la plus jeune recrue de l'équipe de profileurs est aussi la plus intello. Le simple fait d'avoir énuméré tous ses talents nous donne envie de le délester de son look cravate-­veston pour tester son niveau sous la couette. Ça risque d'encore plus ébouriffer sa jolie tignasse…

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Crédit photo d'illustration : Universal Pictures

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