porno« My Boys » : des nus artistiques et érotiques made in Paris

Par Julie Baret le 22/05/2016
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TÊTU a interviewé le photographe français Benjamin Guillonneau sur son projet "My Boys", vingt "strangers et lovers" photographiés à Paris.

« On connaît tous un Matthieu, un Paul, un Julien, un garçon qui nous fait fantasmer » confie Benjamin Guillonneau. C’est pourquoi ce photographe a décidé de dédier un livre à ces rencontres, ces coups de cœur, ces inconnus. « My Boys » est un livre photo qui se présente sous la forme d’un répertoire de prénoms, et qui invite à découvrir l’intimité de vingt garçons. Vingt jeunes hommes que Benjamin Guillonneau a photographié nus, afin de livrer des portraits à la fois érotiques et artistiques. Rencontre.
https://www.instagram.com/p/BPxPYMrg0-z/
Peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Nous expliquer ton parcours ?

Alors j’ai bientôt 33 ans, et je dirige une agence de communication spécialisée en photo de publicité et de mode. J’ai commencé comme graphiste puis directeur artistique et ce livre est mon premier projet en tant que photographe.

Qui sont tes Boys ? Des amants ? Des rencontres ? Des fantasmes ?

L’idée du projet est venue avec des amants, je me suis souvent dit « il est si beau, j’aimerais bien le photographier », puis j’ai agrandit le concept avec des potes, des contacts Facebook voir même de parfaits inconnus du net.
Et avec le sous-titre « 20 strangers and lovers », je mets le doute de savoir à quelle catégorie appartient chacun.

https://www.instagram.com/p/BRLdrtflhBq/
https://www.instagram.com/p/BQfiWtJgosH/

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Julien

Pourquoi avoir choisi de partir des prénoms de chacun ?

Je suis issue de l’univers de la publicité, et le concept pour moi c’est important. J’avais besoin d’articuler le projet autour d’une idée, pas juste de photographier des garçons nus sans but. Je suis donc parti sur un guide des prénoms, chaque garçon à un texte associé qui décrit fictivement la personnalité de ce prénom, tout en s’inspirant des images. Puis j’ai toujours aimé associé un texte d’auteur à des images, c’est déjà ce que je faisais dans RAISE, le magazine photo que j’ai dirigé pendant 6 ans. Cela me permettra également de décliner le projet.

Les photos s’attardent sur les particularités anatomiques de chaque modèle (morphologie, cicatrices…). Qu’est-ce que tu as voulu montrer par-là ?

Déjà je choisis les garçons parce que moi je les trouve beaux, cependant les goûts et les couleurs… Ensuite j’ai toujours eu un faible pour les oreilles décollées, un léger strabisme, les détails qui pourrissent votre enfance mais qui font votre singularité une fois adulte. J’adore ce genre de petits détails.

Quelle est l’ambition de ce projet photo ?

Si tout se passe bien, j’aimerais le décliner sur d’autres villes, faire 20 garçons à chaque fois...

Quelle place est accordé à l’érotisme et à la sexualité ?

C’est très subjectif. Est-ce qu’une pub de yaourt avec une femme nue est érotique ? Oui il y a une très forte dimension sexuelle dans ce livre, mais pas que. Je mélange des portraits « vrais » qui se veulent le plus sincère possible, avec une paire de fesses. J’ai envie qu’on perçoive l’intimité du moment, du garçon. Je veux qu’on comprenne que j’ai eu un instant privilégié avec lui, au moins le temps de la séance photo. La vraie question est plutôt la frontière entre nudité, érotisme et pornographie. Allez demander ça aux modérateurs des réseaux sociaux qui vous supprime une image dès qu’on voit un bout de téton.

Ces portraits (les photographies et les histoires qui les accompagnent) sont-ils finalement des représentations fidèles ou des personnages fantasmés ?

Les photos sont très fidèles, elles sont mises en scène mais l’exercice est pourtant de faire en sorte que ce soit spontané et naturel, même si le contexte est parfois cocasse. Par contre les textes eux, sont complètement fictifs. D’ailleurs Florian Bardou qui les écrit ne connait pas les garçons, ni leur histoire, ni si j’ai finalement couché avec ou non. Et ce sont leurs vrais prénoms.

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Florian

Les modèles, qui ne sont pas tous professionnels, étaient nus pour le shooting. Comment as-tu fait pour les mettre en confiance ?

J’ai déjà posé nu, et c’est pas facile du tout, car pour ma part, malgré ce qu’on pour croire sur mon Instagram, je suis assez pudique et complexé. Je pense que j’arrive à les mettre en confiance en leur expliquant comment positionner leur corps, comment faire en sorte qu’il soit le mieux mis en valeur. Puis je leur montre des images d’inspiration et mon travail déjà fait, il trouve ça bien, ils sont rassurés. Et je commence toujours par un portrait, je ne les mets pas nu tout de suite, c’est comme pour tout, il faut savoir y aller doucement au début.

 
My Boys, de Benjamin Guillonneau, avec les textes de Florian Bardou, a été publié grâce au financement participatif via Kickstarter. Retouvez le livre sur son site : http://www.myboysbook.com/

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