BrésilPrésidentielle au Brésil : Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême droite homophobe en tête au premier tour

Par Marion Chatelin le 08/10/2018
Jair Bolsonaro

Le candidat d'extrême droite, Jair Bolsonaro, s'est qualifié facilement, dimanche 7 octobre 2018, pour le deuxième tour de la présidentielle au Brésil. Il se retrouvera face à la gauche dans un duel à l'issue incertaine.

Il s'en est fallu de peu pour un sacre en un tour. Avec 46,06 % des voix, le candidat d'extrême droite s'est qualifié pour le second tour de la présidentielle au Brésil. Il a largement devancé Fernando Haddad, le représentant du parti de gauche, le Parti des travailleurs (PT), qui a totalisé 29,24% des suffrages. Le candidat ouvertement homophobe est parvenu à séduire des millions de Brésiliens avec un discours sulfureux dans un pays profondément divisé.

Épouvantail d'extrême droite

Pour ses détracteurs, le député de 63 ans, catholique et grand admirateur de Donald Trump, fait figure d'épouvantail d'extrême droite, qui exacerbe les tensions avec ses dérapages misogynes, racistes et homophobes. Cet ancien militaire de réserve n'a pas hésité à clairement afficher sa nostalgie de la dictature militaire au Brésil - un régime qui aura duré 21 ans, de 1964 à 1985.

Jair Bolsonaro a fait l'essentiel de sa carrière politique à Rio, où il a été élu conseiller municipal en 1988 et a obtenu son premier mandat de député fédéral trois ans plus tard. En tant que parlementaire, il s'est davantage illustré par ses dérapages dans l'hémicycle que pour les projets de loi qu'il a fait approuver, seulement deux en 27 ans.

La ligne politique de cet homme politique est floue, en témoignent ses nombreux changements d'étiquette au fil des années. Mais pour de nombreux électeurs, Jair Bolsonaro est apparu comme l'homme providentiel qui suscite auprès des militant un culte quasi religieux. Son discours est populiste et ultra-sécuritaire : parmi ses propositions phares, il préconise notamment la libéralisation du port d'armes « pour les gens bien ». Mais également la défense des valeurs traditionnelles et son désir de « nettoyer le pays des élites corrompues ».

Homophobie décomplexée

Le député est également connu pour ses violentes sorties homophobes. Dans un entretien donné au magazine « Playboy » en 2011, le parlementaire a affirmé sans ciller qu'il préférerait que son fils « meure dans un accident de voiture » plutôt que de le savoir homosexuel. Il a récidivé en 2014, dans une interview donnée au journal El País, dans laquelle il a clamé haut et fort que « les homosexuels veulent être des victimes », rajoutant que de nombreux homosexuels sont tués « dans des lieux de prostitution ou par surdose ».

Il est également à l'origine d'une fake news, puisqu'il a prétendu, sur le plateau d'un journal télévisé très regardé au Brésil, que la version brésilienne de la BD de Titeuf « Le guide du zizi sexuel » de ZEP, serait un « kit gay gouvernemental » distribué dans les écoles du Brésil.

Le second tour aura lieu le 28 octobre prochain.

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