L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a appelé le Japon à cesser les stérilisations forcées des personnes trans', ce mercredi 20 mars. Le pays exige cette pratique pour faire reconnaître juridiquement leur identité de genre.
Une pratique inhumaine dénoncée par l'organisation non-gouvernementale HRW. Une question d'urgence, aussi. Car actuellement, les personnes transgenres souhaitant changer leur état civil au Japon, et donc être reconnues juridiquement, sont obligées de se faire stériliser.
Cette loi entrée en vigueur en 2004, exige que le demandeur n'ait "pas d'organes reproductifs ou ait des organes reproductifs ayant perdu leur fonction de manière permanente". Une règle confirmée en appel en janvier dernier par la Cour suprême nippone. Mais dans leur décision, deux juges avaient admis que, des "doutes" faisaient surface quant à savoir si cette loi reflétait encore les transformations que connaît la société. "La souffrance ressentie par les personnes atteintes de troubles de l'identité sexuelle est aussi un problème de la société tout entière, laquelle devrait prendre en compte l'identité sexuelle dans toute sa diversité", avaient-ils souligné.
Violation des droits humains
"Le gouvernement japonais devrait cesser de contraindre les personnes transgenres à être stérilisées chirurgicalement afin d'obtenir la reconnaissance juridique de leur identité de genre", déclare Human Rights Watch dans un rapport publié le 19 mars.
La loi exige en outre que le demandeur soit célibataire et sans enfants de moins de 20 ans et subisse un examen psychiatrique, afin d'établir un diagnostic de "troubles de l'identité de genre". L'ONG voit dans cette règle obligeant à "des interventions médicales longues, coûteuses, envahissantes et irréversibles", "une violation des obligations du Japon en matière de droits humains, ainsi que des normes médicales internationales".
"Il s'agit de procédés rétrogrades et nuisibles", basés sur "une notion dépassée et péjorative selon laquelle l'identité transgenre n'est rien d'autre qu'une maladie mentale", conclut HRW. L'ONG a également fait remarquer à juste titre que l'Organisation mondiale de la Santé a retiré "troubles de l'identité de genre" de la section "troubles mentaux" de sa classification internationale des maladies.
(Avec AFP)
Crédit photo : Samuel Morse.