ONULa France appelle le Brunei à renoncer à instaurer la peine de mort contre l'homosexualité et l'adultère

Par Youen Tanguy le 02/04/2019
France

La France a appelé Brunei, mardi 2 avril, à renoncer à une nouvelle législation qui va instaurer la peine de mort en cas d'homosexualité ou d'adultère en invoquant la loi islamique.

"La France est très préoccupée par cette décision." Dans un communiqué de presse publié ce mardi 2 avril, la porte-parole de la diplomatie française Agnès von der Mühll appelle le Brunei à renoncer à une nouvelle législation prévoyant la peine de mort en cas d'homosexualité ou d'adultère.

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"Le Brunei a annoncé l'entrée en vigueur d'un nouveau code pénal le 3 avril 2019, qui prévoit des châtiments corporels et la peine de mort pour des incriminations notamment d'homosexualité, d'apostasie, de blasphème et d'adultère, peut-on lire dans le communiqué. (...) La France appelle le Brunei à renoncer à ce projet et à maintenir son moratoire de fait des exécutions capitales depuis 1957".

L'ONU tire la sonnette d'alarme

Selon l'ONU, la nouvelle législation de Brunei introduit également la flagellation publique comme punition pour l'avortement, ou encore l'amputation pour le vol. Elle criminalise également le fait d'exposer les enfants musulmans aux croyances et pratiques de toute religion autre que l'islam. L'homosexualité, déjà illégale, sera désormais considérée comme un crime.

Le 31 mars dernier, le chanteur britannique Elton John a soutenu l'appel de l'acteur américain George Clooney au boycott d'hôtels de luxe liés au sultan de Brunei. Comme nous vous l'indiquions dans un précédent article, deux palaces parisiens sont concernés par cet appel : le Plaza Athénée et le Meurice.

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La monarchie de Brunei (430.000 habitants) est dirigée d'une main de fer par le sultan Hassanal Bolkiah depuis 1967. Elle a annoncé en 2013 l'introduction progressive de la charia, mais la mise en application de ces mesures avait été retardée pour des questions pratiques et face à l'opposition des défenseurs des droits humains.

(Avec AFP)

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