disparitionDécès d'un des premiers psychiatres à avoir dit que l'homosexualité n'était pas une maladie mentale

Par Youen Tanguy le 19/04/2019
richard green

Richard Green, l'un des premiers psychiatres à avoir demandé le retrait de l'homosexualité de la liste des maladies mentales, est mort à l'âge de 82 ans.

Il était un allié de longue date de la communauté LGBT+. Le sexologue et psychiatre américain Richard Green est décédé à son domicile de Londres le 6 mars dernier. L'homme, âgé de 82 ans, était atteint d'un cancer de l'oesophage, a annoncé son fils, Adam Hines-Green, au New York Times.

Cet Américain s'était fait connaître en 1972 grâce à un article dans lequel il remettait en cause "l'hypothèse selon laquelle l'homosexualité est une maladie ou qu'un homosexuel est inférieur". Un avis qui, à l'époque, tranchait avec celui de ses collègues, trois ans après les émeutes Stonewall.

"Il lui a fallu beaucoup de courage"

"C'était une période où, lorsque vous défendiez les homosexuels, on pensait immédiatement que vous l'étiez, confie au New York Times le Dr Jack Drescher, professeur de psychiatrie à la clinique de Columbia. Richard étant hétérosexuel, il lui a fallu beaucoup de courage pour plaider en faveur des homosexuels."

En 1973, soit un an après l'article de Green, l'association américaine de psychiatrie a retiré l'homosexualité de la liste des maladies psychiatrique aux Etats-Unis. En France, il aura fallu attendre 1992.

Après avoir obtenu son diplôme en droit sur le tard, alors qu'il était âgé de 50 ans, Green a enseigné à la faculté de médecine de l'Imperial College de Londres et en droit et psychologie à l'université de Cambridge.

Engagement de longue date

Mais Richard Green a toujours été engagé pour les droits des personnes LGBT+. En 1962, comme le rappelle The Advocate, il avait témoigné au nom d'un Nicaraguayen menacé d'expulsion des États-Unis pour homosexualité.

Quelques années plus tard, le psychiatre "a témoigné au nom d’une femme trans' qui poursuivait son employeur en justice pour licenciement abusif et un parent trans' qui voulait un droit de visite pour voir son enfant", rapporte le New York Times. Nul doute qu'il restera dans l'histoire.

Crédit photo : Alchetron.