lesbiennesLesbophobie : SOS Homophobie lance une campagne pour inciter les victimes à témoigner

Par Youen Tanguy le 15/10/2019
SOS homophobie

Il y a quelques jours, l'association SOS Homophobie a lancé une campagne afin d'inciter les femmes à témoigner des actes lesbophobes qu'elles subissent.

C'est une campagne importante. Le 7 octobre dernier, l'association SOS Homophobie a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour inciter les femmes victimes d'actes lesbophobes à témoigner, notamment auprès de leur ligne d'écoute au 01.48.06.42.41 ou sur leur site internet.

https://twitter.com/SOShomophobie/status/1181144430688034816?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1181144430688034816&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.lefigaro.fr%2Factualite-france%2Fhomophobie-pourquoi-les-femmes-parlent-elles-moins-que-les-hommes-20191014

"Hey ! Les lesbiennes", "Sales gouines", peut-on lire sur la photo publiée sur Twitter où l'on voit également deux femmes se tenir la main dans la rue. "Les insultes sont inacceptables. Témoignez", est-il écrit en légende avec le logo de l'association.

"Les femmes ont eu beaucoup de mal à libérer leur parole"

Comme le rappelle Le Figaro, seuls 21% des témoignages recueillis via la ligne d'écoute ou le site internet provenaient de femmes en 2018. Autre chiffre évocateur : selon une étude de l'Ifop pour la fondation Jean Jaurès, parue en mai dernier, 22% des femmes disent avoir subi une agression LGBTphobe au cours des 12 derniers mois, contre 14% des hommes.

Comment expliquer cet écart ? Pour Véronique Godet, la co-présidente de SOS Homophobie, "on peut interroger cette forme de silence à la mesure du silence de toutes les femmes victimes de violences."

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"Les femmes ont eu beaucoup de mal à libérer leur parole parce qu'elle était souvent prise en charge par des hommes et donc, soit minimisée, soit moquée, estime-t-elle. Les lesbiennes sont victimes d’une double discrimination : être une femme et être lesbienne. C'est une surenchère dans le poids sociétal."

La prise de conscience

Grâce à cette campagne, et sa reprise médiatique, elle espère que les femmes seront plus enclines à témoigner. La lesbophobie est complètement interposée, souffle-t-elle au téléphone. L’un des objectifs de cette campagne est d'abord la prise de conscience. Elle pourra conduire à la deuxième étape : dénoncer tous ceux et celles qui manifestent de la lesbophobie.

Selon Jeremy Faledam, lui aussi co-président de SOS Homophobie, la campagne porte déjà ses fruits. "Quelques femmes ont appelé parce qu’elles avaient vu la campagne ou en avaient entendu parler." Les deux co-présidents ne comptent pas s'arrêter là. "On réfléchit à voir comment on va décliner et faire vivre cette campagne sur un moyen terme", assure Jeremy. Et d'ajouter : "On est aussi en réflexion pour féminiser l’association. L’association s’adresse à toute la communauté LGBT et on voudrait vraiment féminiser nos rangs."

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Crédit photo : SOS Homophobie