Selon les dernières données de Santé publique France, les contaminations au VIH sont en baisse en France ces dernières années.
C'est une bonne nouvelle dans la lutte contre le sida. Selon des données publiées par Santé publique France le 26 novembre dernier, relayées dans Libération, quelques jours avant la journée mondial de lutte contre le sida, les nouvelles contaminations au VIH sont en forte baisse depuis quelques années.
En France, le nombre de nouvelles contaminations au VIH a baissé de 13% en cinq ans. Ainsi, en 2018, 6.200 personnes ont découvert leur séropositivité, soit une baisse de 7% par rapport à 2017. Il faut cependant regarder les chiffres dans le détail pour comprendre cette diminution.
Les Alpes-Maritimes, "un petit San Francisco" ?
Comme le relate Libération, les baisses sont particulièrement importantes dans les Alpes-Maritimes, où "le nombre de nouvelles découvertes de séropositivité au VIH a chuté de 40%", détaille le Dr Pascal Pugliese, président du Corevih de la zone Paca-est. Il compare même le département à "un petit San Francisco". En cause : le nombre croissant de personnes sous PreP (traitement préventif au VIH), une meilleure politique de dépistage et une mise sous traitement plus rapide.
Même constat en Ile-de-France, où la baisse des contaminations est de 15%. En Seine-Saint-Denis, les chiffres sont stables.
A LIRE AUSSI : Les nouvelles contaminations au VIH en forte baisse à Paris
En revanche, comme le note Santé Publique France, dont les données sont relayées par Libération, on assiste à "une augmentation aussi en Seine-et-Marne de 36 % de nouveaux cas". "Pourquoi ? Sans parler de la région du Centre-Val-de-Loire qui, entre 2010 et 2018, fait face à un doublement de cas. A quoi cela tient ? Est-ce parce que l’on dépiste mieux Ou bien est-ce dû à d’autres facteurs ?", se demande le professeur Gilles Pialoux...
Autre chiffre inquiétant : les nouvelles contaminations au VIH ont augmenté de près de 70 % chez les gays nés à l’étranger".
Des découvertes de séropositivité encore trop tardives
Comme le note Libération dans son article, une autre étude met en exergue le problème du dépistage. En effet, encore trop de contaminations au VIH sont découvertes tardivement. "Près du tiers des HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) et la moitié de hétérosexuels diagnostiqués pour une infection au VIH en 2018 n'avaient jamais été testés auparavant".
Il est conseille de faire un test tous les trois mois, notamment pour les HSH. C'est d'autant plus important qu'une personne sous traitement a une charge virale indétectable et n'est donc plus contaminante. En combinant la PrEP, un meilleur dépistage et d'autres outils, les spécialistes espèrent qu'on pourra bientôt éliminer le VIH.
Des chiffres à tempérer
Selon une étude du Conseil national du sida, relayée par Le Monde le 27 novembre, ces chiffres sont à tempérer. "En dépit des efforts engagés, les indicateurs ne montrent pas de réduction de l’épidémie en France d’un niveau aussi important qu’à l’étranger, dans des villes et des pays comparables aux nôtres", note le rapport.
Et de compléter : "Même si certaines données publiées récemment en France peuvent suggérer l’amorce d’une inflexion qui devra être confirmée avec davantage de recul, ces résultats marquent un échec".
Article mis à jour vendredi 29 novembre à 12h30
Crédit photo :