mariageLes ambiguïtés de la nouvelle ministre britannique des Égalités sur les droits LGBT+

Par Timothée de Rauglaudre le 18/02/2020
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Boris Johnson vient de nommer une nouvelle sous-ministre des Femmes et des Égalités, Kemi Badenoch. Son abstention sur le mariage pour tous en Irlande du Nord et ses positions sur le "puritanisme" posent question.

Députée du Parti conservateur depuis 2017, puis sous-secrétaire d'État parlementaire à l'Enfance et aux Familles à partir de juillet 2019, Kemi Badenoch, 40 ans, vient d'être nommée, vendredi 14 février, sous-ministre des Femmes et des Égalités par le Premier ministre Boris Johnson, qui a raflé la mise aux élections générales de décembre. Son rôle sera donc de concevoir les politiques publiques sur les questions de droits des femmes et des personnes LGBT+.

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Or, comme l'a relevé dimanche 16 février le site d'information britannique PinkNews, sa position n'a pas toujours toujours été claire concernant les LGBTphobies. Ainsi, en juillet 2019, elle s'est abstenue lors du vote au Parlement de Westminster qui devait lever l'interdiction en Irlande du Nord, unique au Royaume-Uni, du mariage des couples de même sexe et de l'avortement. La réforme a finalement été approuvée et le premier mariage d'un couple de femmes nord-irlandais a eu lieu la semaine dernière, quelques jours avant la Saint-Valentin.

"Puritanisme"

Mais ce n'est pas tout. Dans une interview en magazine The House à propos du mouvement #MeToo, Badenoch estimait que les jeunes générations avaient une vision "puritaine" de la question du harcèlement sexuel, commentant : "Ce que nous considérions comme assez progressiste est désormais regardé comme relativement conservateur, et vice versa."

La même année, dans une autre interview, Kemi Badenoch fustigeait de nouveau le "puritanisme" à propos de fait de critiquer l'homophobie et la transphobie de certaines blagues et intrigues d'une série des années 1990 telle que Friends. "Dans des articles, on parlait de combien Friends était maintenant, en quelque sorte, très homophobe, transphobe, etc. Ça, pour moi, c'est un point de vue très, très puritain que je considère conservateur. Donc c'est compliqué aujourd'hui de dire ce qui correspond à quoi." Espérons qu'elle y verra un peu plus clair quant à, par exemple, la réforme du Gender Recognition Act qui doit faciliter le changement d'état civil des personnes transgenres, ou encore sur l'interdiction des "thérapies de conversion" promise il y a an et demi par Theresa May, la prédécesseure de Boris Johnson.

 

Crédit photo : Chris McAndrew / Wikimedia Commons