Marche des fiertésMarches des fiertés : la réponse sèche de l'Inter-LGBT à Marlène Schiappa

Par Timothée de Rauglaudre le 06/04/2020
Schiappa

Fin mars, Marlène Schiappa demandait le report des Marches des fiertés prévues cet été. L'Inter-LGBT lui répond dans un courrier, l'interrogeant en retour sur, notamment, la situation des travailleuses du sexe.

L'Inter-LGBT faisait partie des associations LGBT+ interpellées par la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations Marlène Schiappa le 31 mars dans un courrier. Dimanche 5 avril, la fédération qui organise notamment la Marche des fiertés de Paris, a répondu : "Sachez tout d’abord que nous n’avons pas attendu votre sollicitation pour appréhender la gravité de cette crise sanitaire en prenant nos responsabilités avec une première mesure dès début mars en reportant le Printemps des Assoces. Nos réflexions et nos efforts se concentrent depuis mi-mars sur la Quinzaine des fiertés de juin et la Marche des fiertés de Paris initialement prévue le 27 juin 2020."

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Marlène Schiappa invitait en effet les associations organisatrices des Marches des fiertés, à travers toute la France, à "envisager un report des rassemblements prévus cet été". À l'heure où le courrier était envoyé, l'annulation de certaines Prides, à Grenoble ou à Arras par exemple, avait déjà été annoncé. Quant à celle de Paris, la décision n'a pas encore été prise : "À ce jour, l’Inter-LGBT n’a pas statué sur la modification de son calendrier ; ce travail est en cours et nécessite d’étudier différentes options possibles avant de pouvoir communiquer auprès du grand public et des institutions concernées."

Précarité des travailleuses du sexe

La fédération qui regroupe une soixantaine d'associations en a profité pour interpeller la secrétaire d’État sur son action pendant la crise du coronavirus, alors que celle-ci proposait son aide pour accompagner le report des Marches des fiertés : "Par ailleurs, il nous semble aujourd’hui primordial que votre soutien et actions se dirigent en priorité sur les plus fragiles et les personnes dont le niveau de précarité se trouve aggravé par l’effet de la crise sanitaire. Nous avons de nombreuses craintes vis-à-vis de la population LGBT+ qui n’est évidemment pas épargnée."

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L'Inter-LGBT fait notamment référence aux porteurs du VIH mais aussi aux travailleuses et travailleurs du sexe, alors que plusieurs associations, dont Médecins du monde, ont interpellé le gouvernement, pour l'instant sans réponse, quant à la situation de celles et ceux qui ont dû interrompre leurs activités de prostitution : "Nous nous interrogeons sur l’accès aux soins et aux traitements pour les personnes nécessiteuses, comme les PVVIH (personnes vivant avec le VIH, ndlr), dans le contexte de saturation des services de santé. Nous nous questionnons sur le respect des personnes trans lors des contrôles des dérogations de déplacement. Nous attirons aussi votre attention sur les grandes difficultés auxquelles doivent faire face les travailleur·se·s du sexe dont les règles de l’état d’urgence sanitaire accroissent fortement leur situation de précarité."

 

Crédit photo : Vassil/Wikimedia Commons