Une importante étude met en lumière la difficulté d'être soi au Japon. 54% des hommes trans sont victimes d'une révélation de leur identité de genre. Si la situation s'améliore, le Japon reste très (très) loin d'une société inclusive pour les personnes LGBT+.
Un quart des japonais LGBT+ (25%) ont subi un outing forcé. Et parmi les hommes trans, ce chiffre grimpe jusqu'à 54%. C'est ce que révèle une importante étude réalisée sur 10.769 participant·e·s de tous âges et rapportée par Gay Times. Mais les japonais LGBT+ voient une lueur d'espoir : 67% des répondants considèrent qu'il y a eu un changement de regard significatif à l'égard des personnes LGBT+ depuis quelques années.
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Une grande majorité des sondés pensent que la société est bien plus respectueuse à l'égard de la communauté qu'il y a cinq ans. Mais il y a encore beaucoup à faire puisque plus de la moitié des répondants disent taire leur orientation sexuelle sur leur lieu de travail. Ces personnes témoignent d'une "peur d'être out et de voir leur vie chamboulée. Dans le pire des cas, ils pensent à mourir", indique Yasuharu Hidaka, professeur de sociologie à l'université Takarazuka. D'autant que 79% des personnes interrogées disent avoir "entendu des propos discriminatoires à propos des minorités sexuelles au travail ou à l'école".
Des petits pas
"La société doit continuer son travail. Le gouvernement et les entreprises doivent coordonner leurs efforts pour une meilleure compréhension de la diversité", a-t-il ajouté. Le Japon ne reconnaît toujours pas le mariage des couples de même sexe. En revanche, une dizaine de municipalités ont mis en place un certificat d'union civile pour les couples LGBT+. En juin dernier, une loi a été votée pour obliger les règlements intérieurs des entreprises à interdire l'outing ainsi que les insultes basées sur l'identité de genre ou l'orientation sexuelle, indique le South China Morning Post.
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Selon Le Monde, de nombreux gays sont mariés à une femme et inversement pour les lesbiennes, "sans ressentir nécessairement le besoin de révéler leur homosexualité étant donné la fluidité des identités de genre qui a discrètement survécu à la modernisation". Le journal cite Erik Laurent, auteur de Les Chrysanthèmes roses, homosexualités masculines dans le Japon contemporain. "Dans un contexte japonais, la banalisation sociale et une acceptation culturelle (de la diversité des genres) ne passent pas forcément par une approche de type occidental". Il y voit plutôt "une sorte de cohabitation entre les valeurs sociétales japonaises et des formes occidentales de militantisme".
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