Le député européen Pierre Karleskind annonce à TÊTU un débat au Parlement sur les zones "sans LGBT". Il souhaite que l'Union européenne se déclare zone "de liberté des personnes LGBTI" ("LGBTI freedom zone").
C'est une nouvelle qui tombe à pic. Des centaines d'activistes ont demandé sur les réseaux sociaux à la Commission européenne de lancer une procédure d'infraction. Le même jour l'eurodéputé Pierre Karleskind (Renew) a eu confirmation que le Parlement européen va débattre de sa proposition de faire de l'Union européenne une "LGBTI freedom zone".
"Début mars, lors du triste anniversaire de ces zones, nous pourrons débattre des zones 'sans idéologie LGBT' qui sévissent en Pologne", indique-t-il à TÊTU. Cette résolution est portée par le groupe Renew (LREM et alliés), avec l'appui de l'intergroupe LGBTI.
Ces zones dites "sans LGBT" se multiplient en Pologne où des communes se déclarent elle-même "sans-LGBT" ou "sans idéologie (sic) LGBT". La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, les a qualifiées de "zones sans humanité". Malgré cela, le gouvernement polonais les encourage.
De "LGBT-free zones" à "LGBTI freedom zones"
Après le débat, le Parlement européen devra voter une déclaration selon laquelle "l'Union européenne est une zone de liberté des personnes LGBTI". "En anglais, au lieu de 'LGBT-free zone', cela donnera 'LGBTI-freedom zone'", se félicite l'eurodéputé. "C'est une réaction symbolique pour contrer ce qu'il se fait depuis deux ans et qui se développe également en Hongrie", souligne-t-il. Selon lui, cette déclaration en faveur des personnes LGBTI permettra de donner du soutien aux citoyens de tous les pays de l'Union, et notamment aux activistes.
Le parlementaire salue également une avancée budgétaire. Depuis le 1er janvier et jusqu'en 2027, les fonds européens ne peuvent pas financer des programmes ou des actions qui sont contraires aux valeurs de l'Union. "La Commission européenne a désormais un outil pour refuser des subventions. Elle peut demander le remboursement des fonds si elle constate que les droits fondamentaux ne sont pas respectés", insiste-t-il.
Le sujet de 2021
La Commission européenne doit également impulser une stratégie de lutte contre les LGBTphobie. Au coeur de cette stratégie, l'extension de la définition des crimes et discours haineux qui inclura désormais les discours LGBTphobes. "Nous devons mobiliser nos collègues et leur faire prendre conscience que c'est le sujet de 2021", ajoute Pierre Karleskind.
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