Dans la soirée du mercredi 16 juin, un groupe identitaire a agressé la conseillère de Paris Alice Coffin à Rouen. Elle intervenait à la Friche Lucien, à l'occasion du mois du féminisme.
De nombreuses personnalités, politiques ou non, manifestent sur Twitter leur soutien à Alice Coffin. L'élue écologiste à la Ville de Paris a été prise à partie ce mercredi 16 juin par un groupe identitaire à Rouen. Elle y participait au "mois du féminisme" organisé par la Friche Lucien, un lieu dédié aux cultures alternatives. Militante féministe et LGBT, cofondatrice de la Conférence européenne lesbienne et de l'Association des journalistes LGBT (AJL), Alice Coffin était venue animer une conférence sur son ouvrage, Le génie lesbien.
Un propos lesbophobe
"Un homme est monté sur scène, et s’est retrouvé à quelques centimètres d’Alice Coffin. Il avait un costume-cravate, et un bouquet de fleurs dans les mains", raconte Chloé Argentin, conseillère municipale de Rouen, à 76 actu. Il a ensuite déclaré, bouquet de fleur à la main et genou à terre : "Je sais que vous n’êtes pas de ce bord-là, mais pourquoi n’aimez vous pas les hommes ?"
La témoin précise qu'un complice filmait la scène. Tous deux ont dû quitter la scène pendant que d''autres, perchés sur un conteneur, ont déroulé une banderole arborant : "Pourquoi vous n’aimez pas les hommes, Alice Coffin ?" Une accusation classique de mysandrie qu'ont en commun les militants anti-féministes et les lesbophobes. Sur Twitter, c'est un petit compte récent qui a partagé une photo de la scène, se faisant appeler "Les Normaux" ; tout un programme…
Total soutien à Alice Coffin agressée par des identitaires à Rouen. Ne laissons pas la violence de l'extrême droite se banaliser, nous devons réagir et la combattre.
#NoPasaran https://t.co/Io0B8HKEmP— EELV Paris (@EELV_Paris) June 16, 2021
Le but de l'événement organisé à Rouen était d'offrir "une vraie plateforme de débat, autour de causes importantes", expliquait Simon Ugolin, directeur artistique de la Friche dans 76 actu. Le média normand expliquait en outre que le fait que certains événements soient en "mixité choisie", voire réservés aux femmes (ateliers éducatifs, initiation à l’auto-défense…) avait fait polémique.
Une autre agression dans la même journée
La prise à partie d'Alice Coffin n'est pas un cas isolé. Dans la même journée, un militant du mouvement de gauche radicale "On est là !", âgé de 62 ans et membre de la liste de Clémence Guette pour les élections régionales, "s'est fait agresser en pleine rue par un groupe du Rassemblement national", a rapporté sur Twitter la tête de liste.
Ce matin, un militant de 62 ans de notre liste s'est fait agresser pleine rue par un groupe du Rassemblement National.
La violence de l'extrême-droite monte encore d'un cran.
Soutien à Patrick. Il portera plainte demain matin.
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) June 16, 2021
Le 11 juin, c'est un candidat du RN d'Arles qui s'était fait agresser lors d'un collage d'affiches par un individu doté d'une matraque qui a cassé le tibia d'un des militants d'extrême droite, rapportait le Figaro. Autant d'agressions qui, avec la gifle à Emmanuel Macron et l'enfarinage de Jean-Luc Mélenchon, témoignent d'un climat de campagne ultra-tendu, voire dangereux selon de nombreux observateurs.
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Crédit photo : "Les Normaux" via Twitter