LGBTQI+Euro 2021 : l'UEFA lance une enquête après la confiscation d'un drapeau LGBT+

Par Benjamin Soyer le 05/07/2021
UEFA

En amont du match opposant la République Tchèque au Danemark dans le stade de Bakou, deux stadiers ont confisqué un drapeau arc-en-ciel à un supporter danois. L'UEFA se défend de toute responsabilité et cherche à faire la lumière sur cet incident.

L'UEFA est de nouveau dans la tourmente. Juste avant le match de l'Euro entre la République Tchèque et le Danemark, samedi 3 juillet, deux stadiers auraient confisqué  un drapeau arc-en-ciel brandi par un supporter danois. "Un agent officiel est venu me voir et m'a retiré le drapeau des mains" a témoigné  le supporter dans le média danois DR, provoquant une nouvelle vague d'indignation contre la fédération de football. L’UEFA n’a jamais donné pour consigne aux stadiers à Bakou, ou dans n’importe quel autre stade, de confisquer les drapeaux arc-en-ciel”, s'est défendue l’instance européenne de football dans un communiqué envoyé à l'AFP. 

L’UEFA a par ailleurs déclaré que “le supporter en question était fortement en état d’ivresse et que certains supporters locaux ont commencé à être agressifs à son égard. Les stadiers locaux sont intervenus et ont permis à ce supporter de rester (en tribune), malgré son état.” L’UEFA a précisé que le drapeau avait été restitué à son propriétaire après l'incident. Une enquête a  été ouverte.

L’instance européenne a également souhaité témoigner de son soutien à la communauté LGBTQI+ : “Le drapeau arc-en-ciel est un symbole qui représente les valeurs centrales de l’UEFA et promeut tout en ce quoi nous croyons”. Un incident auquel le réseau Football Supporters Europe (FSE) n’a pas manqué de réagir, déclarant qu’il s’agissait d’une “grossière violation des règlements de l’UEFA pour le tournoi”.

Un Euro 2021 très politique

Cet événement fait suite à une polémique qui avait animé le début du tournoi, après l’interdiction de l’illumination du stade de Munich aux couleurs de l’arc-en-ciel durant le match Allemagne-Hongrie. L’UEFA s’était en effet prononcée en défaveur de l’initiative, qui visait à soutenir la communauté LGBTQI+ après le vote d’une loi homophobe en Hongrie. 

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Plusieurs sponsors principaux de l’Euro, dont Volkswagen, avaient par la suite affiché leur soutien à la communauté LGBTQI+ en diffusant des banderoles aux couleurs de l’arc-en-ciel dans leurs publicités. Ce à quoi l’instance européenne avait répondu en leur demandant de ne pas réitérer durant les quarts de finale, prévus à Bakou et Saint-Pétersbourg, en prétextant un souci de conformité avec les législations locales.

Cette affaire a réveillé les dirigeants européens sur la situation des personnes LGBTQI+ dans plusieurs pays d'Europe. La situation de la Hongrie a été abordée lors du conseil européen des 24 et 25 juin. Des sanctions sont à l'étude contre le gouvernement hongrois. La vice-présidente de la Commission européenne en charge des Valeurs, Vera Jourova, a même annoncé être prête à lancer "l'arme nucléaire" diplomatique : la procédure d'infraction. Une mobilisation qui rassure - un peu - les assos LGBTQI+ locales, qui attendent toutefois désormais les actes.

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