Un ex-juge international russe de patinage artistique a déclaré que le danseur sur glace et sa partenaire Gabriella Papadakis auraient une technique "froide" du fait de l'orientation sexuelle du Français. Une homophobie crasse que Guillaume Cizeron n'a pas laissé passer.
Le retour de Guillaume Cizeron dans le monde des compétitions internationales ne s'est pas fait dans une totale sérénité. À l'issue de sa performance avec son binôme Gabriella Papadakis lors du Finlandia Trophy le 10 octobre, le patineur artistique a dû essuyer des remarques homophobes de la part d'Alexander Vedenin, ex-juge international russe. "Ils seront difficiles à battre", a reconnu celui-ci sur la chaîne sportive MatchTV, avant d'ajouter au sujet du couple : "Ils patinent très bien mais de façon froide. L'un des partenaires a une orientation sexuelle non traditionnelle et c'est quelque chose qui ne peut pas se cacher."
À lire aussi : "On ne devrait pas avoir à faire de coming out" : Guillaume Cizeron est dans TÊTU
À cette attaque des plus minables, Guillaume Cizeron a réagi dans le cadre de l'émission Tout le sport. Le sportif gay, qui a fait son coming out en mai 2020, n'a pas mâché ses mots : "Je trouve ça assez lamentable, ce sont des commentaires d'un autre temps. [...] J'espère qu'on va être jugés sur la glace de manière objective pour la performance qu'on donne et pas pour notre orientation sexuelle. C'est juste aberrant de rappeler que ça ne devrait pas avoir d'importance. Les gens veulent voir une performance, les gens veulent voir de l'émotion, les gens veulent voir de la virtuosité, les gens veulent voir une connexion."
Le couple Cizeron-Papadakis sur la voie des JO de Pékin
Dans la foulée, la Fédération française des sports de glace a soutenu son athlète, victime d'un harcèlement homophobe bien avant cette affaire. "Depuis plusieurs mois, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sont pris pour cible, pas sur un plan sportif, mais en raison de l'orientation sexuelle de Guillaume, dénonce la présidente Nathalie Péchalat dans une lettre adressée à l'Union internationale de patinage. Nous ne pouvons pas accepter ce qui arrive à nos athlètes. La Fédération internationale de patinage ne peut pas rester silencieuse face à cette poussée de haine." Et d'appeler à des mesures "pour faire cesser tout ça".
Guillaume Cizeron ne semble pour autant pas déstabilisé. "Il n'y a pas de commentaire haineux sans peur, estime-t-il. Je pense que l'on nous craint parce que nous sommes les favoris pour les compétitions à suivre dans la saison. Je trouve ça triste." En effet, le duo français incarne la principale menace des Russes pour les Jeux olympiques d'hiver à venir, qui se tiendront à Pékin du 4 au 20 février 2022.
Crédit photo : Jessy Deroche / Guillaume Cizeron via Instagram