Le réseau social vidéo TikTok annonce une mise à jour de ses règles de communauté afin de mieux lutter contre le harcèlement transphobe, homophobe et misogyne.
Mieux vaut tard que jamais. TikTok, le réseau social le plus en vogue du moment, annonce interdire "expressément" le harcèlement LGBTphobe et misogyne, rapporte le magazine Variety ce mardi 8 février. Cela fait déjà un moment que ses usager·es appellent à une meilleure protection contre le ciblage des femmes et des personnes LGBTQI+. La décision doit permettre spécifiquement de mieux lutter contre le mégenrage intentionnel des personnes trans et la mention de leur deadname, contre les discours misogynes ou encore ceux en faveur des "thérapies de conversion". Pas inutile, en effet, sachant que la plateforme vidéo compte plus d'un milliard de visiteurs par mois, si l'on en croit sa COO, Vanessa Pappas.
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TikTok permet de choisir ses pronoms
"Bien que ces idéologies soient depuis longtemps interdites sur TikTok, des créateurs et des organisations de la société civile nous ont signalé qu'il est important d'être explicite dans nos directives communautaires", précise Cormac Keenan, responsable de la confiance et de la sécurité de TikTok, dans un article de blog sur cette mise à jour du règlement. Nous espérons en outre que notre fonctionnalité récente permettant aux gens d'ajouter leurs pronoms encouragera un dialogue respectueux et inclusif sur notre plateforme."
Cette prise de position fait suite à un long travail au corps mené par UltraViolet, un groupe de défense de la justice de genre, et par GLAAD, l'organisation de défense des médias LGBTQI+. "La décision de TikTok d'interdire expressément ce contenu préjudiciable dans ses directives communautaires et d'adopter les recommandations formulées dans l'indice de sécurité des médias sociaux 2021 de GLAAD élève la norme de sécurité LGBTQ en ligne", fait valoir la présidente et cheffe de direction de TikTok, Sarah Kate Ellis, dans un communiqué cité par Variety, ajoutant "espérer que cette décision inspire d'autre réseaux sociaux à mettre en place des changements similaires".
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Se félicitant de cette initiative, la directrice de la communication d'UltraViolet, Bridget Todd, rappelle les enjeux attachés aux réseaux sociaux, soulignant qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir : "Les médias sociaux sont quasi omniprésents dans la vie moderne. C'est ce pourquoi nous ne pouvons pas permettre aux entreprises de médias sociaux de tolérer tacitement la désinformation, les attaques racistes, misogynes, homophobes et transphobes". Car celles-ci ont des conséquences pas du tout virtuelles sur les personnes concernées.
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