Dépeinte depuis deux mois sur internet en femme trans auquel un deadname a même été trouvé, "Jean-Michel Trogneux", Brigitte Macron a décidé de réagir, assignant en justice deux femmes pour répondre de cette rumeur appuyée sur des montages photos grotesques et une transphobie crasse.
La folle rumeur a vu le jour en décembre dernier. Depuis, propagée comme toutes les absurdités complotistes via les réseaux sociaux, elle alimente les recherches Google autour de Brigitte Macron : "Brigitte Macron est un homme", "Brigitte Macron transgenre"… Le nom de naissance de la première dame a même servi à fournir un deadname à ce fantasme alimenté par des stupides photomontages : "Jean-Michel Trogneux". Une rumeur à la fois transphobe et misogyne à laquelle la victime a décidé de réagir.
Ce vendredi 18 février, l'AFP a ainsi confirmé une information de M6 selon laquelle Brigitte Macron porte plainte. Deux jeunes femmes, soupçonnées d'avoir propagé ces élucubrations sur internet, sont assignées devant le tribunal judiciaire, rapporte l'AFP citée par le Huffington Post. Une première audience a été fixée au 15 juin devant le 17e chambre du tribunal de Paris, précise la source. La procédure civile s'appuie sur le fondement des dispositions du code civil relatives à la vie privée.
"Brigitte Macron trans", après "Emmanuel Macron gay"
La rumeur naît le 10 décembre sur la chaîne YouTube d'une femme qui se dit "médium". Elle y publie des photos de la première dame ainsi que de sa famille. M6 explique que trois enfants de Brigitte Macron ainsi que son frère se sont joints à l'assignation contre elle pour atteinte à la vie privée, au droit de la personnalité, et pour violation du droit à l'image. La seconde femme assignée se proclame "journaliste indépendante" et se serait chargée de relayer le faux complot selon lequel le changement d'état civil de Brigitte Macron aurait été caché.
L'affaire rappelle furieusement une autre rumeur sur la prétendue homosexualité d'Emmanuel Macron, qui avait couru lors de sa candidature à l'élection présidentielle en 2017, lui prêtant une liaison gay avec l'ancien PDG de Radio France, Mathieu Gallet. Comme son épouse aujourd'hui, il avait choisi de réagir, surprenant les observateurs en abordant frontalement le sujet pour démentir la rumeur.
"Cette polémique était folle et deux choses sont odieuses derrière le sous-entendu : dire qu’il n’est pas possible qu’un homme vivant avec une femme plus âgée que lui soit autre chose qu’un homosexuel ou un gigolo caché, c’est misogyne. Si j’avais eu 24 ans de plus, personne ne l’aurait pensé. Et c’est aussi de l’homophobie. Si j’avais été homosexuel, je le dirais et je le vivrais", avait expliqué Emmanuel Macron dans une interview à TÊTU. Cinq ans plus tard, le même ressort est utilisé contre son couple : la LGBTphobie.
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