Deux hommes ont été condamnés à dix ans de prison pour la mort de Zak Kostopoulos, un jeune militant LGBTQI+, des suites d'un passage à tabac à Athènes en 2018. Mais les quatre policiers jugés dans cette affaire sont ressortis libres, provoquant la colère de la communauté.
En Grèce, la communauté LGBTQI+ est révulsée. En cause, une décision de la cour d'assises qui a disculpé ce mardi 3 mai quatre policiers ayant violenté Zak Kostopoulos, un jeune gay mort des suites de ses blessures en septembre 2018. Avant de tomber sur les policiers qui l'ont frappé, il avait été roué de coups par deux agresseurs qui ont, eux, été condamnés à dix ans de prison pour lésions corporelles ayant entraîné la mort. En réaction à l'acquittement des forces de l'ordre, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées place de la Concorde à Athènes, rapporte Libération.
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Ce jour de septembre 2018, Zak Kostopoulos, militant de plusieurs associations LGBTQI+ et connu sous son pseudo de drag "Zakie Oh", entre dans une joaillerie d'Athènes dont, pour une raison qui n'a pas été déterminée, le propriétaire l'enferme et le roue de coups avec un complice. Pris au piège, le garçon âgé de 33 ans tente de s'échapper en brisant la vitrine pour sortir dans la rue. Des vidéos de surveillance montrent alors des policiers frappant Zak et le menottant alors qu'il gît au sol. Il sera déclaré mort lors de son transfert à l'hôpital.
Manifestation à Athènes
Les deux premiers agresseurs ont été condamnés à la peine maximale pour lésions corporelle ayant conduit à la mort, soit 10 ans de prison. Mais les quatre policiers ayant frappé la victime qui tentait de s'échapper, eux, ont été mis hors de cause. Une "honte", ont dénoncé les manifestants venus devant le tribunal pour l'annonce du verdict. "Une fois de plus, le signal est donné que la police peut agir en toute impunité. Les violences policières risquent d'augmenter", dénonce Eliza Goroya, militante de l'association Positiv Voice.
"L'acquittement des quatre policiers fait remonter à la surface toutes les pathologies et les rigidités de l'État grec, prouvant malheureusement que le système politique et judiciaire du pays ne veut pas modifier cette répression systématique dont il use et qui s'abat plus encore sur des groupes sociaux déjà discriminés", pointe de son côté Vangelis Skoufas, chargé des questions LGBTQI+ chez Syriza, le parti de l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras. La famille de la victime souhaitait que la justice reconnaisse que Zak est mort assassiné et non de lésions ayant entraîné la mort. Dans un communiqué, Amnesty International dénonce une décision qui "dépasse l'entendement".
Photo : Zak Kostopoulos, via Wikimedia Commons