justice#MeTooGay : l'enquête sur le suicide de Guillaume T. classée sans suite

Par têtu· le 27/05/2022
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Guillaume T. s'était suicidé l'an dernier après avoir publiquement accusé l'élu parisien du PCF Maxime Cochard et son compagnon d'un viol remontant selon lui à 2018. La famille du jeune homme avait alors porté plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort.

Sans suite. Le parquet de Paris a annoncé ce vendredi 27 mai avoir classé l'enquête sur des responsabilités éventuelles dans le suicide de Guillaume T., retrouvé pendu dans sa chambre d'étudiant à Nanterre le 9 février 2021. Quelques jours plus tôt, le 21 janvier, cet étudiant âgé de 20 ans avait accusé publiquement sur Twitter de viol un élu parisien du parti communiste (PCF), Maxime Cochard, ainsi que son compagnon, sur la base de faits remontant à octobre 2018. Sa prise de parole avait suscité une série de témoignages dénonçant des violences sexuelles sous le hashtag #MeTooGay.

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Après le suicide du jeune homme, qui n'avait pas porté plainte pour son accusation de viol, sa famille avait déposé une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Une qualification criminelle qui nécessite de démontrer une volonté de l'accusé de porter atteinte physiquement à la victime, et que cette atteinte soit la cause directe de la mort. "Guillaume n'avait pas encore décidé de porter plainte, mais déjà, une menace de procès en diffamation avait été brandie (...) Il était déterminé, combatif et prêt à s'expliquer devant la justice", expliquait alors son avocate, maître Élodie Tuaillon-Hibon, devenue celle de sa famille.

Les accusés demandent à être réintégrés au PCF

Aujourd'hui, "la famille maintient son intention de se constituer partie civile si l'enquête ne lui semble pas satisfaisante", explique Me Elodie Tuaillon-Hibon, jointe par têtu·, développant : "Je ne sais absolument pas quelle est la teneur de l'enquête, je ne sais pas si notre plainte a vraiment été examinée sous l'angle des violences ayant cause la mort, ni même si Maxime Cochard et son compagnon ont été entendus".

"Ce classement ne me surprend pas", a réagi auprès de l'AFP l'avocate de Maxime Cochard, Me Fanny Colin. Car d'après elle, "toutes les accusations étaient fausses, celles de viol et celles de violences". L'avocate demande que Maxime Cochard et son compagnon soient réintégrés dans leurs fonctions électives et militantes. Après le témoignage de Guillaume T., le parti communiste avait demandé au couple de "se mettre en retrait de toutes leurs responsabilités du PCF Paris".

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Crédit photo : Élodie Hervé