Une vingtaine de députés hongrois appartenant à cinq différents partis d'opposition se sont rassemblés dans un groupe dédié à la défense des droits LGBTQI+, menacés par le Premier ministre Viktor Orbán.
Le drapeau arc-en-ciel brandi dans l'hémicycle du Parlement hongrois, c'était inespéré depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orbán en 2010. Et pourtant, ce mardi 11 octobre, cinq partis d'opposition ont officiellement créé l'intergroupe LGBTQI+, réunissant 21 députés. Leur objectif : faire entendre la voix des personnes et des associations LGBTQI+, et lutter contre la politique de l'ultra-conservateur et ultra-nationaliste Premier ministre de Hongrie.
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"La création de cet intergroupe est une étape historique non seulement pour le parlement hongrois et les droits humains dans le pays, mais surtout pour la société civile hongroise et, d'une manière générale, pour les citoyens. Ce groupe est le premier pont entre les sphères politique et civile", se félicite le tout nouvel intergroupe dans un communiqué transmis à têtu·.
Étouffer la voix des LGBTQI+
En effet, depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orbán, le gouvernement s'en prend régulièrement aux droits des personnes LGBTQI+. Ainsi, le Premier ministre hongrois et son parti, le Fidesz, ont voté en juin 2021 une loi visant à interdire toute représentation de l'homosexualité auprès des enfants. Face au tollé provoqué dans l'Union européenne, cette loi étant contraire au droit européen, le Premier ministre a convoqué un référendum, qu'il a perdu faute d'une participation suffisante. À peine quelques semaines plus tard, l'exécutif en place a sanctionné d'une amende les associations LGBTQI+ qui avaient appelé à l'abstention.
À l'inverse, les parlementaires de l'intergroupe LGBTQI+ promettent d'écouter les personnes concernées. "Notre vision, c'est que la promotion des droits LGBTQI+ en Hongrie, une connaissance précise de la situation et une représentation claire des besoins de ces personnes doivent représenter une part importante du travail des parlementaires qui s'engagent pour les droits LGBTQI+", insiste le plaidoyer.
Une initiative semblable à celle de l'intergroupe LGBTQI+ du Parlement européen, qui fêtera ses 25 ans cette année, et qui a d'ailleurs tenu à féliciter les députés hongrois. Celui-ci permet de faire entendre de manière transpartisane la nécessaire avancée des droits LGBTQI+ en Europe et, surtout, de dénoncer les atteintes des différents pays. Ainsi, en décembre 2020, sa coprésidente Terry Reintke avait exhorté la Commission européenne à "faire quelque chose" face aux situations hongroise et polonaise. Depuis, deux procédures d'infractions ont été initiées.
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