M. Night Shyamalan revient avec une nouvelle adaptation, Knock at the Cabin, l'histoire d'une famille homoparentale face à l'imminence de l'apocalypse. Si on adore le fait d'avoir centré le film sur le couple gay formé par Ben Aldridge et Jonathan Groff, le résultat ne tient pas forcément toutes ses promesses…
Parce qu'on aime frissonner, on se préparait à être conquis par Knock at the Cabin, le film d'horreur psychologique – c'est ainsi qu'il est présenté – inspiré du roman The Cabin at the End of the World de Paul Tremblay. Aux commandes, M. Night Shyamalan, le réalisateur des films Sixième sens, Incassable ou encore The Visit, qui a choisi de mettre au centre de son récit des parents gays – Andrew et Eric – et leur jeune fille. Sur le plan de la représentation LGBTQI+, Knock at the Cabin s’avère d'ailleurs plutôt exemplaire, et permet au couple formé par le les deux hommes d’exister hors des clichés, avec réalisme. Les violences et la stigmatisation que peut faire peser sur eux leur sexualité sont par exemple évoquées. Dans l'idée, donc, tout était en place pour ravir le public LGBT et les aficionados de cinéma horrifique, puisque la petite famille va être la cible par un groupe d'inconnus armés lors de leur week-end dans un chalet isolé…
Pour celles et ceux qui n'ont pas lu le livre adapté de Paul Tremblay, sachez malgré tout que le suspense, que laissait présager la bande-annonce, sera de courte durée. Dès le premier acte du film, tout mystère se dissipe, et si les membres de la famille se retrouvent séquestrés et menacés par quatre individus, c'est parce qu'ils seraient les seuls à pouvoir empêcher la chute de l'humanité. Comment ? En sacrifiant l'un d'entre eux. Choix cornélien nous direz-vous, d'autant qu'apparemment le temps presse.
Une famille homoparentale pour sauver l'humanité
Eric et Andrew doivent-ils croire sur parole ces étrangers qui menacent leur vie ? Le couple oscille alors entre confusion, révolte, injustice, déni et incompréhension. Mais, pas de bol, une fois le premier tiers du film passé, l'intrigue peine à tenir en haleine en raison des longueurs et d'un dénouement particulièrement prévisible et donc… décevant. On doit aussi l'avouer, on n'a pas non plus été séduit par la prestation de l'acteur ouvertement gay Ben Aldridge, qui campe un des deux parents, et qui peine à nous vendre son idylle avec Jonathan Groff (Looking), en revanche plutôt convaincant.
En tant que drame gay horrifique, Knock at the Cabin fonctionne donc assez peu – même si, précisons-le, la représentation offerte par le film s'éloigne heureusement de tout cliché –, et s'apparente plutôt au thriller. C'est d'autant plus décevant quand on sait que le cinéaste est capable du meilleur en matière d'épouvante – sa série Servant, dont la troisième saison est en diffusion sur Apple TV+, en est la plus belle preuve. On saluera tout de même les prestations louables du reste du casting, Dave Bautista (Les Gardiens de la galaxie) en tête, et la réalisation, point sur lequel l'auteur du film se plante rarement.
Crédit photo : Universal Pictures