Plusieurs centaines de personnes ont participé, ce dimanche 5 février, à la marche blanche organisée à Épinal en mémoire de Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé début janvier après avoir été victime d'un harcèlement homophobe dans son collège des Vosges.
"Il était pour nous comme un soleil, aujourd'hui il est devenu notre petit ange." Ces mots d'adieu sont ceux de la marraine de Lucas, le jeune collégien âgé de 13 ans qui s'est suicidé le 7 janvier dans les Vosges après avoir subi un harcèlement scolaire sur la base de l'homophobie. À ses côtés, lors de la marche blanche organisée en sa mémoire ce dimanche 5 février à Épinal, la mère du garçon, inconsolable. Derrière les deux femmes en tête de cortège, plus de 500 personnes étaient venues rendre un dernier hommage à l'adolescent.
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La marche s'est déroulée comme le souhaitait Séverine, la mère de Lucas, c'est-à-dire dans le calme et sans récupération politique, des pancartes et t-shirts soulignant les graves conséquences de l'homophobie. À la fin de la manifestation, la mère du garçon disparu a déclaré : "Le temps s'est arrêté, mon monde s'est écroulé à la minute où j'ai su que tu étais parti. Tu seras à tout jamais mon étoile. Je t'aime et je t'aimerai jusqu'à ce que nous nous retrouvions." La marraine a renouvelé l'appel de la famille aux parents d'élèves et aux victimes de harcèlement scolaire : "Protégez vos enfants, et surtout, les enfants, parlez, que ce soit à l'école, n'importe où mais parlez s'il vous plaît."
"Kid" en hommage à Lucas
Outre les mots déchirants de la famille de Lucas, l'émotion a saisi l'assistance quand ses amis de l'association All Dances, au sein de laquelle le jeune homme pratiquait du hip-hop depuis plusieurs années, lui ont dédié une chorégraphie sur "Kid", la chanson d'Eddy de Pretto évoquant la virilité abusive qui pèse tant sur les épaules des jeunes garçons queers.
Concernant les responsabilités dans le suicide de Lucas, une enquête administrative est en cours au sein de son collège, et quatre collégiens seront jugés au printemps prochain pour "harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide".
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Crédit photo : Jean-Christophe Verhaegen / AFP