[Un dossier sur les BD queers est à lire dans le têtu· du printemps disponible en kiosques] Qu'il soit militant, lié à la contre-culture, ou encore plus artistique et personnel, le fanzine est un objet de passionnés, un geste à part à dénicher dans les librairies ou les foires spécialisées. C'est ce qui nous est arrivé avec Promenade, de Nino Cadeau, sur lequel nous sommes tombés aux Mots à la bouche, à Paris. Une scène de cruising sur papier mauve au trait minimal et naïvement porno.
Créé dans les années 1930 aux États-Unis par des fans de science-fiction, avant de rejoindre les luttes émancipatrices et libertaires des années 1960, le fanzine – contraction des mots "fan" et "magazine" –, publication auto-éditée "amatrice", tient une place importante dans l'histoire LGBT, son écriture et ses représentations. Si nombre de ces œuvres ont disparu, du fait de leur fragilité ou encore d'être tombées dans les mains de familles ou d'héritiers indifférents, négligents ou tout simplement homophobes, leur production a malgré tout perduré. Mais plus besoin aujourd'hui de les distribuer sous cape, se déplacer en librairie suffit. C'est d'ailleurs à la librairie parisienne Les Mots à la bouche que nous sommes tombés sur le fanzine de Nino Cadeau, jeune artiste bordelais de 26 ans diplômé des Arts-Déco, à Paris, où il vit désormais....