Un jeune homme à la beauté fascinante débarque dans une famille bourgeoise et séduit un à un ses membres, femmes comme hommes. En adaptant pour la Comédie-Française, sous le titre Théorème / Je me sens un cœur à aimer toute la terre, le film éponyme de Pier Paolo Pasolini, Amine Adjina et Émilie Prévosteau actualisent les thèmes chers à l’écrivain italien en les confrontant à des enjeux contemporains.
Une magnifique maison d’architecte avec son piano, ses baies vitrées, sa vue imprenable sur la mer… À l’intérieur, une famille on ne peut plus classique et hétéronormée : un papa, une maman, deux enfants, on ne ment pas aux enfants – enfin si, puisqu’on les laisse dans leurs délires de carrière artistique auxquels on ne croit guère, mais qu’importe, ça leur fait tant plaisir. Dans ce havre de paix, il y a même la grand-mère, charmante vieille dame à la santé fragile. La carte postale est magnifique, même si le vernis de cette prison dorée craquelle. Le père peut par exemple essayer de forcer les choses, rien n’y fait : sa femme et sa mère ne se supportent pas. Est-ce si grave dans un tel cadre ?...