[Sélection à retrouver dans le têtu· de l'automne disponible en kiosque, ou sur abonnement] On a repéré pour vous cinq ouvrages susceptibles de venir grossir la pile d'auteurs et de récits LGBT trônant sur votre étagère.
Après s'être attardé sur les récits gays Les Plaines, Hors saison et 22h, mais aussi sur le roman lesbien de Léna Ghar Tumeur ou Tutu ou encore le deuxième livre de Clément Ghys Le Passant du Bowery, têtu· vous propose une sélection d'auteurs et/ou d'ouvrages queers à découvrir cet automne. À noter que le troisième roman de Kevin Lambert, Que notre joie demeure, figure parmi les 16 ouvrages de la première sélection du prix Goncourt 2023, qui rendra son verdict le 7 novembre.
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Que notre joie demeure, de Kevin Lambert (Éditions Le Nouvel Attila)
Après Tu aimeras ce que tu as tué et le très remarqué Querelle, du nom de son personnage inspiré de Genet, l’auteur québécois Kevin Lambert signe un troisième roman, Que notre joie demeure. Il y fait le portrait d’une architecte de renom, Céline Wachowski, dont le dernier et controversé projet, accusé de favoriser la gentrification, fait l’objet de vives critiques. À travers la descente aux enfers de son personnage, Kevin Lambert interroge la place des élites, et leurs fonctionnements pour se maintenir au sommet.
La Troisième Main, d’Arthur Dreyfus (Éditions POL)
“J’aurais voulu que l’on se souvienne de moi pour autre chose que ma difformité. Si mon destin traverse le temps, c’est pourtant ce qui restera. À l’heure de trancher, une question me rend fou : qu’aurais-je fait sans elle ?” se demande le narrateur, à qui une troisième main a été greffée à l’abdomen par un médecin fou. Dernier roman d’Arthur Dreyfus, après le Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui publié en 2021, La Troisième Main, écrit sous la forme d’un journal romanesque, est un conte mélodramatique et gothique sur la pulsion et la différence.
La Nourrice de Francis Bacon, de Maylis Besserie(Éditions Gallimard)
Deuxième roman de Maylis Besserie – le premier, Le Tiers Temps, fut récompensé du Prix Goncourt du premier roman en 2020 –, La Nourrice de Francis Bacon s’intéresse à Jessie Lightfoot, qui passa une partie de sa vie à tenter de protéger l’artiste de la violence de son père, puis de ses propres excès. En plus de venir enrichir la bibliographie consacrée à Bacon, l’un des plus grands peintres du siècle dernier, gay à l’esprit torturé, l’autrice nous donne à voir l’Irlande de la première moitié du XXe siècle, île en guerre, mais île splendide dont les paysages, les décors et les animaux hantent les toiles du peintre.
La Vie nouvelle, de Tom Crewe (Éditions Christian Bourgois)
Tout en écrivant une étude historique de l’homosexualité depuis la Grèce antique, deux auteurs sont pris dans les contradictions de leur vie intime. Henry aimerait sans succès consommer son mariage avec Edith, son épouse, très proche d’une certaine Angelica, et John est aux prises avec sa passion pour Frank, un jeune homme rencontré à Hyde Park, ce qui met en péril son mariage.
Un empêchement, de Jérôme Aumont (Éditions Christian Bourgois)
Une conversation anodine avec Xavier, un des convives, suffisent à troubler Mathieu, hétéro marié et père de famille, et à lui donner envie de revoir cet inconnu. Ce que le hasard lui permettra quelques jours plus tard. Un bonheur intense doublé du sentiment d’un fragile équilibre va alors gouverner la vie des deux hommes. Jusqu’à un accident de voiture en Normandie…
