L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en "urgence de santé publique de portée internationale" l'épidémie de mpox qui sévit en Afrique à partir d'un variant plus contagieux et dangereux que celui qui avait touché l'Europe et la France l'été dernier.
"Il est probable que d'autres cas importés soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines", prévient la branche Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce jeudi 15 août, l'Agence suédoise de santé publique a annoncé qu'une personne vivant dans la région de Stockholm avait été diagnostiquée comme porteuse du sous-type clade 1 du virus du mpox (anciennement connue sous le nom de variole du singe, puis monkeypox). C'est la première fois que ce variant est détecté hors d'Afrique, où l'épidémie en cours a été classée mercredi par l'OMS comme "urgence de santé publique de portée internationale", soit son plus haut niveau d'alerte.
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En Suède, l'agence de santé publique précise que "la personne touchée a été infectée au cours d'un séjour dans une région d'Afrique où sévit une importante épidémie de mpox du sous-type clade 1". Depuis janvier 2022, quelque 38.465 cas d'infection ont été recensés dans 16 pays africains pour 1.456 décès, selon des données publiées la semaine dernière par l'agence de santé de l'Union africaine, Africa CDC, qui constate une augmentation de 160% du nombre des cas en 2024 comparé à l'année précédente. En République démocratique du Congo (RDC), le pays le plus touché, au moins 548 morts ont été recensés depuis le début de l'année.
Un variant plus contagieux du mpox
Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Le "clade 1" qui sévit en Afrique est un variant plus contagieux que le "clade 2" qui avait provoqué en 2022 une épidémie dans une centaine de pays (environ 90.000 cas et 140 morts) où la maladie n'était pas endémique, dont la France, déclenchant une première alerte maximale de l'OMS. Ce variant provoquait des éruptions et des lésions localisées sur la bouche, le visage ou les parties génitales. Se transmettant principalement par contact sexuel, il avait surtout touché des hommes homosexuels et bisexuels.
Le clade 1 fait quant à lui apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, et il est également plus dangereux, avec un taux de mortalité évalué à 3,6%. Pour enrayer l'épidémie sur le continent africain, les États-Unis ont annoncé un don de 50.000 doses du vaccin Jynneos à la RDC. Le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic s'est par ailleurs dit prêt à produire jusqu'à 10 millions de doses de vaccins d'ici à 2025.
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Crédit photo : Romain Doucelin / Hans Lucas via AFP