Le parquet de Paris a annoncé que trois personnes seront jugées en septembre 2025 pour le cyberharcèlement de Barbara Butch après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.
Six mois après la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 à la suite de laquelle plusieurs artistes invités par le directeur artistique, Thomas Jolly, ont rapporté avoir été victime de cyberharcèlement, la justice avance enfin. Trois personnes seront jugées le 25 septembre 2025 pour avoir ciblé la DJ Barbara Butch, figure du tableau "Festivité" où dansaient notamment des drag queens, a indiqué ce jeudi 12 décembre le parquet de Paris.
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Une plainte avait été déposée par l'artiste le 29 juillet. Les trois personnes seront jugées pour cyberharcèlement et menaces de crimes ou délits. Âgées de 23, 38 et 56 ans, elles risquent deux ans de prison. Un mineur de 17 ans a également été interpellé et placé en garde à vue mardi mais c'est le parquet de Saint-Etienne, où il réside, qui sera chargé de le poursuivre, comme le veut la procédure pénale.
Le lobby réac fragile
Dans un post Instagram, Barbara Butch avait dénoncé les messages "de plus en plus extrêmes" d'un "énième cyberharcèlement particulièrement violent". Me Audrey Msellati, son avocate, avait dénoncé "l'intolérance et l'obscurantisme" des cyberharceleurs ne pouvant supporter que Barbara Butch "puisse représenter la France parce que c'est une femme, lesbienne, grosse, juive…". Elle a indiqué avoir "vers[é] au dossier récemment 100 profils identifiés de cyberharceleurs, internationaux et français, en plus de la centaine déjà versée". Et d'ajouter : "Le cyberharcèlement dont a été victime Barbara Butch ne sera pas laissé impuni, ce qui est un signal fort pour toutes les autres victimes de cette infraction."
Le tableau "Festivité" a commencé par un tableau de plusieurs drags queens stars de Drag Race France entourant la DJ devant un runway où se produisaient différents artistes queers. Mise en scène que d'aucuns ont interprété comme une parodie de la représentation de la Cène, le dernier repas de Jésus et ses douze apôtres, par Léonard de Vinci. Des responsables politiques d'extrême droite du monde entier – notamment Donald Trump – ont crié au scandale, l'épiscopat français dénonçant quant à lui "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme".
D'autres artistes ont également déposé plainte, comme Nicky Doll ou Thomas Jolly. Concernant la plainte de ce dernier, six hommes et une femme ont été interpellés en octobre dans la région parisienne, l'Hérault et les Alpes-Maritimes. Ces sept personnes, âgées de 22 à 79 ans, seront jugées le 5 mars 2025 au tribunal judiciaire de Paris pour menaces de mort réitérées, cyberharcèlement et injures aggravées en raison de l'orientation sexuelle.
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Crédit photo : Anna KURTH / AFP