JJ, Miriana Conte, Red Sebastian… Comme de coutume, plusieurs artistes LGBT participent à l'Eurovision 2025. En amont de la finale du samedi 17 mai à Bâle (Suisse), voici six noms qui pourraient donner du fil à retordre à la candidate de la France, Louane, avec son morceau "Maman".
Le grand Bâle de la musique européenne est de retour ! Après la victoire de la Suisse en 2024, direction la troisième ville du pays ce samedi 17 mai pour la finale 2025 de l’Eurovision. Un cru qui fait la part belle à la chanson française, avec pas moins de cinq artistes qui chantent intégralement ou en partie leur morceau dans la langue de Molière, du jamais vu depuis 1978. Dont évidemment Louane, qui représente la France avec son titre "Maman". Parviendra-t-elle à faire mieux que Slimane et sa quatrième place l’année dernière ? Les paris sont ouverts.
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Si l'édition 2024 avait particulièrement brillé par sa représentation queer (plus de 20% des participants étaient out, et la victoire a été remportée par l’artiste non-binaire Nemo et sa chanson "The Code"), les artistes LGBT sont encore bien présents cette année sur la scène du plus grand concours de chanson au monde.
Autriche – "Wasted love" de JJ
Avec "Wasted love", JJ évoque tous ces chagrins d’amour nés de relations aux sentiments non réciproques. "Mon message est simplement de s’aimer les uns les autres, car l’amour est la plus belle chose au monde. Si vous êtes là l’un pour l’autre, tout va bien se passer", assure le chanteur de 24 ans, qui se dit "heureux" d’être "la voix de la communauté queer autrichienne" à l’Eurovision cette année.
Comptant parmi les favoris des bookmakers, JJ a fait le choix d'un morceau pop épique dont les aigus cristallins sont réalisés en voix de tête. Quant à la touche finale techno, elle pourrait bien le propulser au sommet.
Finlande – "Ich komme" d’Erika Vikman
À deux doigts de représenter son pays en 2020, Erika Vikman a dû patienter cinq ans avant de réaliser son rêve : chanter pour la Finlande à l'Eurovision. Et elle compte bien faire le show avec "Ich komme" ("Je viens"), un titre qui parle… d’atteindre l’orgasme.
"Tout ce qui touche à votre sexualité est entre vos mains. Le plaisir ne devrait pas être tabou, pas plus que la sexualité décomplexée d’une femme ne devrait être diabolisée. J’aime le tape-à-l’œil et me sentir féminine. J’aime flirter et n’ai pas peur de provoquer. Chacun a sa propre énergie", clame la chanteuse de 32 ans, qui assume sa bisexualité et d’avoir fréquenté un homme de cinquante ans de plus qu'elle.
Belgique – "Strobe lights" de Red Sebastian
Un an après Mustii, Red Sebastian entend proposer "une ode à la culture rave belge des années 1990", mais pas uniquement, avec "Strobe lights". "Ma chanson parle aussi de profiter de l'existence et d’en tirer le meilleur parti. On ne vit qu’une fois, alors il faut faire de cette vie la plus belle possible", assure l'artiste, dont le 26e anniversaire tombe le jour de la finale.
"En tant que personne queer, je pense que l’Eurovision est un endroit merveilleux pour répandre l’amour et j’espère que nous y parviendrons", ajoute le chanteur, qui ne manquera pas d'y travailler à grands coups de beats électro.
République tchèque – "Kiss kiss goodbye" d’Adonxs
Après avoir gagné Nouvelle star, Adonxs et ses faux airs de Lucky Love concourt désormais à l’Eurovision avec "Kiss kiss goodbye", un morceau empreint de mélancolie dans lequel il raconte comment "l’amour nous anime et nous façonne", mais évoque également son absence, lui qui n’a jamais connu son père biologique.
Étoile montante de la scène tchéquoslovaque, son nom de scène est une référence à Adonis – avec un "x" pour souligner l’androgynie qu’il partage avec le dieu grec. À 29 ans, il n'hésite pas à s’engager régulièrement en faveur des droits LGBT+ en Slovaquie.
Malte – "Serving" de Miriana Conte
Après avoir tenté, en vain, de défendre les couleurs de Malte à quatre reprises, Miriana Conte touche enfin au but cette année. Avec sa chanson pop "Serving", la chanteuse queer de 24 ans, qui a récemment annoncé être en couple avec une femme, encourage à ignorer celles et ceux qui nous tirent vers le bas et à trouver en soi, comme elle, "l’énergie de reine".
Baptisé à l’origine "Kant", le titre du morceau a dû être modifié, ainsi que ses paroles. En caus : l’usage du mot "kant" – "chanter" en maltais –, qui sonne comme l’insulte misogyne anglaise "cunt" ("chatte"), que se réapproprient aujourd’hui positivement les drags et les queers.
Croatie – "Poison cake" de Marko Bošnjak
Après une première tentative en 2022, Marko Bošnjak est cette fois bel et bien en route pour l’Eurovision, ce qui lui a valu en Croatie un déferlement d’insultes homophobes et autres messages haineux l’accusant de satanisme. Morceau pop-électro à l’univers assez sombre inspiré de contes comme Blanche Neige ou Hansel et Gretel, "Poison cake" n’est pas sans rappeler Bambie Thug et "Doomsday blue" l’année dernière.
Le chanteur gay de 21 ans, qui invite à ne plus se laisser faire et à proposer du "gâteau empoisonné" à ses détracteurs, n’est pour l’heure pas assuré de se qualifier pour la finale, à en croire les bookmakers.
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Crédit photo d'illustration : Adonxs par Alma Bengtsson / EBU