Révélé par la série Skam dans le rôle d'un lycéen qui découvre son homosexualité, Axel Auriant s'apprête à rejoindre la troupe de la Comédie-Française. Il a récemment publié son premier roman, Rue de la Gaîté (Fayard).
Cette année, Axel Auriant n'a pas chômé. Le comédien révélé en 2018 dans la série Skam a publié en janvier son premier roman, Rue de la Gaîté, aux éditions Fayard, le portrait d'un jeune homme passionné de théâtre et amoureux de son camarade de promo. Il a par la suite été nommé au Molière de la révélation masculine pour la pièce Numéro deux, adaptation du roman de David Foenkinos sur l'histoire d'un garçon à deux cheveux d'incarner Harry Potter à l'écran – le prix a été remporté par Vassili Schneider pour le spectacle tiré du roman de Panayotis Pascot.
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Fin mars, la Comédie-Française lui a proposé d'être artiste auxiliaire pendant un an, première marche avant de possiblement rejoindre la troupe en qualité de pensionnaire. Une série de bonnes nouvelles qui pourrait donner le tournis au jeune homme de tout juste 27 ans : "C'est surtout la sortie du roman en janvier qui a été vertigineuse, parce que j'avais vraiment l'impression de faire un saut dans le vide. Je réalise quand même pas mal de rêves d'enfance depuis janvier !"
Un ado en colère
Né le 1er janvier 1998 à Besançon, Axel Auriant grandit à Paris et se passionne tout d'abord pour la musique. "Quand j'allais au concert d'Indochine, j'avais enfin l'impression d'être avec des gens qui me ressemblaient : ça faisait du bien", confie le jeune homme qui n'a pas eu une adolescence facile, et se dépense comme il le peut sur sa batterie. "Mais au-delà de cet instrument qui m'aidait à expulser ma colère, j'avais envie de m'exprimer avec des mots." D'où le théâtre et l'idée d'en faire son métier – au cours Florent puis au Conservatoire du 19e arrondissement à Paris.
Mais c'est un projet télévisé qui va tout changer, lorsqu'il intègre le casting de la version française de la série norvégienne Skam, sur le quotidien d'une bande de lycéens en prise avec la sexualité, la religion, le handicap... Le premier épisode est mis en ligne sur la plateforme france.tv Slash en 2018, quelques jours après les 20 ans d'Axel. C'est un succès. Le jeune homme reçoit alors, au fil des épisodes, une flopée de messages d'internautes qui lui disent se reconnaître dans son personnage de Lucas Lallemant, lycéen qui découvre progressivement son attirance pour les garçons. "Une phrase de la série dit : «tu n'es plus tout seul». Je pense que beaucoup de gens l'ont ressentie comme ça, et moi aussi", précise-t-il en saluant le bien que lui a fait la série. "J'aurais adoré avoir Skam quand j'étais au collège et au lycée."
"Le choix du cœur"
Lors du tournage de la série, Axel s'était décrit comme hétéro. Aujourd'hui, il refuse toute étiquette, à l'instar du personnage principal de son roman, Baptiste, sous le charme d'un de ses camarades de théâtre. "– Ma relation précédente a duré un an. Mais on s'est séparés parce qu'il partait vivre au Canada. – Parce que tu es... ? me lance Marvin. – Moi-même" écrit-il au détour d'un dialogue a priori anodin. Si son roman évoque de nombreux autres sujets (notamment la maltraitance infantile à travers le personnage de la mère), il parle avant tout de théâtre, de cet amour de la scène autant que des coulisses. "Après Skam, j'ai eu la chance de recevoir pas mal de scénarios, mais j'ai fait le choix du cœur : celui de me rediriger vers le théâtre ; parce que c'est ma passion." Approché par la Comédie-Française, il commencera cet été à Avignon en jouant dans le spectacle musical Les Serge (à la batterie, forcément) avant d'enchaîner la saison prochaine avec deux pièces de Molière – Les Fourberies de Scapin dans une mise en scène de Denis Podalydès et Le Bourgeois gentilhomme de Valérie Lesort et Christian Hecq.
Ce nouveau défi le contraint à abandonner fin juin son rôle dans Numéro deux, bien que le spectacle soit programmé partout en France jusqu’en 2027. "On a trouvé un super jeune comédien pour me remplacer", assure-t-il. Si la suite du fabuleux destin d'Axel Auriant s'écrira sur les planches ces prochains mois, le jeune homme, qui devrait tourner pour le cinéma cet été, n'en a pas non plus fini avec la littérature : il finalise en ce moment un deuxième roman en forme de road trip entre un père et son fils sur les chemins de l'histoire. Mais il est déjà l'heure de le laisser rejoindre les planches du théâtre Tristan-Bernard : "J'ai raté une dizaine de castings en étant numéro deux ou trois", explique-t-il, citant en exemple le film Big Bug de Jean-Pierre Jeunet. "Cette histoire m'a beaucoup parlé !"
>> Numéro 2, du mardi au samedi au théâtre Tristan-Bernard, jusqu'au 28 juin.
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Crédit photo : Axel Auriant
