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EuropeL’Allemagne indemnisera les victimes de l'homophobie d’État

Par Julie Baret le 12/05/2016
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Le gouvernement allemand a confirmé qu’il réhabiliterait 50.000 homosexuels victimes de l'homophobie d’État après-guerre. Et en France, c'est pour quand ?

"Nous ne serons jamais en mesure d’éliminer ces outrages commis par ce pays, mais nous voulons réhabiliter les victimes. Les hommes homosexuels condamnés ne devraient plus avoir à vivre avec la sombre marque d’une condamnation pénale", a déclaré Heiko Maas, le ministre de la Justice allemand, ce mercredi 11 mai.

Ce membre du Parti social-démocrate fait référence à la loi criminalisant les actes homosexuels qui entra en vigueur en Allemagne en 1871 : le tristement célèbre paragraphe 175 du Code pénal allemand. Cette législation contre l'homosexualité masculine fut même renforcée sous le régime nazi et des milliers d’hommes gays furent alors envoyés en camp nazi (estampillés du triangle rose). Une homophobie d’État maintenue après-guerre, et qui ne fut abrogée qu’en 1968 en Allemagne de l’Est, et en 1969 en Allemagne de l’Ouest. On retient néanmoins l’année 1989 comme date de dépénalisation de l’homosexualité dans le pays, par l'alignement de l’âge du consentement sexuel, qu’il s’agisse de rapports homos ou hétéros.

Restaurer la dignité des victimes

Aujourd’hui, le gouvernement allemand souhaite réparer ce sombre passé, en annulant la condamnation des milliers d’hommes déclarés coupables d’avoir aimé d’autres hommes après la Seconde Guerre mondiale – ceux qui ont connu les camps ayant déjà été réhabilités par une loi de 2002 –, ce qui représente environ 50.000 individus. Le pays prévoit aussi de verser une compensation financière aux hommes condamnés par cette législation et toujours en vie.

Heiko Maas a précisé qu'il soutiendrait la documentation sur cet épisode de l'histoire afin d'en informer le public. Une décision qui intervient grâce à la forte pression de la LSVD, la plus important association LGBT du pays, laquelle réclame une mise en œuvre urgente de ces dispositions pour que "les victimes de ces persécutions obtiennent la levée de ces condamnations injustes" et voient "leur dignité restaurée" de leur vivant.

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