homosexualitéTunisie : Le témoignage atroce d'un des six détenus

Par Hicham Tahir le 13/01/2016
Tunisie
Dans un post facebook de l’association LGBT tunisienne Shams, a rapporté le témoignage d’une des six personnes condamnées à trois ans de prison ferme et cinq ans de bannissement de la ville de Kairouan pour homosexualité.

"J’ai refusé de subir le test anal dans le cabinet du médecin, j’ai alors été roué de coup et torturé physiquement et mentalement. J’ai fini par abdiquer". Il n’oubliera pas l’expression utilisée par le médecin "baisses-toi comme si tu allais faire la prière” avant d’introduire un instrument dans l’anus du jeune homme et procéder à son examen fatidique."

On apprend plus de détails sur cette arrestation. La police aurait donc perquisitionné le domicile de l’un des six étudiants, alors qu’ils étaient en train de diner. Téléphones et ordinateurs confisqués. L’arrestation est survenue trois jours après, le 4 décembre après la découverte d’une vidéo d’un film porno gay sur l’un des ordinateurs.
La description de l’horreur continue, quand le jeune homme, malade et ayant besoin de son traitement quotidiennement, se faisait harceler et battre :

"À chaque fois qu’ils s’emmerdaient, ils demandaient à ce qu’on nous amène à eux pour se divertir un peu. plus d’une quinzaine d’agents nous faisaient subir des passages à tabac avec des bâtons, nous obligeaient à nous agenouiller pour mieux pouvoir nous rouer des coups avec leurs pieds, nous insultaient, puis nous accrochaient et nous faisaient subir la torture par l’eau, et ne nous relâchaient que lorsque nous étions à bout. Les autres détenus nous battaient, nous touchaient dans nos parties intimes, nous enlevaient nos vêtements. Leur chef nous mettait au milieu, et disposait les autres prisonniers en cercle autour de nous, puis nous frappait avec un bâton afin qu’on danse. Ils nous posaient des questions très intimes. Si on répondait on nous frappait. Si on ne répondait pas, on nous frappait également "

Fatigué moralement, le jeune homme a essayé de mettre fin à ses jours en volant les médicaments d’un autre détenu.

"Même après ma sortie de prison, je ne peux plus vivre : La vie s’est obscurcie pour moi, je n’arrive plus à communiquer avec ma famille, à sortir de ma chambre, mes études sont foutues, ma vie est foutue. Je ne peux plus affronter quiconque. Mon pays m’a détruit, oppressé, brisé"