Donald TrumpDonald Trump ne célébrera pas le mois des fiertés LGBT

Par Aurore Gayte le 02/06/2017
Donald Trump protections des LGBT ambivalence qui inquiète

Le président américain rompt avec une tradition respectée par Barack Obama pendant les huit années de ses deux mandats.

Le mois de juin est un mois extrêmement symbolique pour les LGBT. Les émeutes de Stonewall en 1969, qui ont entraîné la première Gay Pride au monde, se sont déroulés en juin. Dans tous les pays, la majorité des Marches des fiertés ont historiquement toujours lieu en juin. Cette année, cela fera aussi un an depuis l'attentat du Pulse, la mythique boîte gay d'Orlando en Floride, survenu le 12 juin 2016. Pour les LGBT du monde entier, le mois de juin marque un moment spécial, plus acceptant et plus festif. C'est dire si la décision de Donald Trump de ne pas officiellement déclarer le mois de juin comme le mois des fiertés LGBT est symbolique.

Une tradition américaine

Cette proclamation, disons-le, ne change pas grand chose à l'agenda politique ni aux vies quotidiennes des homosexuels et trans du pays : c'est avant tout un acte politique et symbolique, destiné à montrer aux LGBT qu'il ne sont pas oubliés et que leurs revendications sont entendues. Bill Clinton est le premier président américain à avoir décrété le mois de juin comme mois des fiertés LGBT, en 2000. Dans sa déclaration il avait appelé "tous les américains à célébrer cette occasion avec des programmes, des cérémonies et des activités qui célèbrent nos diversités, et à se rappeler tout au long de l'année des contributions des gay et des lesbiennes américains qui enrichissent notre nation".
 

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Les émeutes de Stonewall - ©New York Public Library

 
Le mois des fiertés LGBT ne sera malheureusement plus célébré dès l'année suivante : entre 2001 et 2009, George W. Bush est président, et décide de passer outre ces célébrations. La proclamation du mois des fiertés LGBT ne deviendra une tradition pérenne que sous la présidence de Barack Obama, qui le célébrera tous les ans dès 2009.
Donald Trump a donc cette année décidé de briser cette habitude prise depuis huit ans. Mercredi 31 mai, le président a publié cinq proclamations officielles pour le mois de juin, qui est désigné mois de l'accession à la propriété, mois de l'océan, mois de la musique afro-américaine, mois de l'héritage américo-caribéen, et le mois du plein-air.

Un choix politique

Parmi toutes ces proclamations, le président aurait-il simplement oublié de proclamer le mois des fiertés LGBT ? Cela semble peu probable : ce ne sont pas des déclarations inédites, le président Barack Obama déclarait lui aussi tous les ans le mois de juin comme celui du plein-air, de l'accession à la propriété, etc. Le fait que seul le mois des fiertés LGBT ait été omis montre bien que c'est un choix politique.
Certains représentants démocrates ont laissé entendre leur déception. La député Nancy Pelosi a publié un communiqué de presse attaquant Donald Trump et son administration, précisant que "de grands progrès pour les droits des LGBT ont été faits, mais nous sommes toujours loin du compte. La Maison blanche et les Républicains de l'Assemblée attaquent sans cesse les droits des LGBT américains, et coupent des programmes de prévention du sida et les protections pour les enfants trans dans les écoles publiques. Ils veulent rendre les LGBT invisibles. Ces attaques haineuses déshonorent notre pays."

Elle n'est pas la seule à avoir réagi : la fille de Donald Trump, Ivanka, a publié sur son compte Twitter deux messages pour tendre la main aux LGBT. Comme une excuse pour le comportement de son père ?

Je suis de retour après Shavuot [fête juive, ndlr], je souhaite à tout le monde une joyeuse #Pride2017. Ce mois-ci, tout le monde célèbre et honore la communauté #LGBT.

Je suis fière de soutenir mes amis LGBT et tous les LGBT américains, qui ont apporté d'immenses contributions à notre société et à notre économie.

Le groupe LGBT for Trump, qui a activement milité et fait campagne pour Donald Trump l'année dernière, n'a pas encore commenté la décision du président de ne plus officiellement célébrer le mois des fiertés LGBT.
 

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